Quel tissu choisir pour sa collection de mode ?

tissu collection_textileaddict

Une collection de mode réussie repose sur l’adéquation entre les idées et les matériaux employés. Choisir le bon tissu fait partie intégrante du processus créatif : pour passer du croquis à la réalisation d’un produit, mieux vaut connaître les caractéristiques des matériaux sur le bout des doigts ! Origine, techniques de fabrication, propriétés… Textile Addict fait le point sur les principales matières premières utilisées en création textile et leurs champs d’application.

Le développement d’une collection comprend une grande part de réflexion esthétique, mais il doit aussi prendre en compte des critères pratiques et économiques concernant les matières premières. Le tissu destiné à chaque modèle doit permettre d’obtenir une pièce fonctionnelle, durable et agréable à porter. Les matériaux employés en création textile peuvent offrir un rendu et des possibilités très différents suivant leur nature, leur composition, leur technique de réalisation… Au final, le choix d’une matière plutôt qu’une autre n’est jamais dû au hasard. Voilà pourquoi on emploie rarement le même type d’étoffe pour la confection d’un pull, d’un maillot de bain ou d’un pantalon de smoking !

 

 

1. Le choix de la matière première

Une pièce se compose d’une ou plusieurs matières premières. Les matériaux employés pour leur confection sont les matières textiles (tissus, étoffes à base de fibres) et/ou le cuir.

 

Les fibres textiles

Une étoffe est constituée d’un assemblage de fibres. Ces fibres textile peuvent être d’origine naturelle (animale ou végétale) ou chimique (fibres artificielles ou fibres synthétiques).

 

  • Les fibres animales naturelles

 

Soie

Venue de Chine ou d’Inde, la soie est une fibre haut de gamme particulièrement solide fabriquée à partir des cocons du Bombyx. Son pouvoir réfléchissant lui donne un aspect scintillant. Très prisée pour sa souplesse et sa douceur, la soie est un matériau noble et délicat qui nécessite un entretien adapté. On l’emploie souvent pour réaliser des drapés au tomber parfait ! Bien que relativement chère, la soie est un matériau de choix pour la confection de robes, mais aussi de chemisiers, de lingerie ou d’accessoires tels que cravates, foulards, etc.

 

Laine

La laine provient de la toison d’animaux d’élevage. Après avoir été prélevées sur l’animal par tonte, les fibres naturellement frisées sont nettoyées avant d’être filées. On obtient alors un fil assez volumineux : les fibres de laine ont en effet la capacité d’emprisonner l’air, ce qui leur confère un excellent pouvoir isolant. Ce fil peut ensuite être tricoté ou tissé afin d’entrer dans la confection de vêtements et accessoires chauds (pull-overs, manteaux, pièces de costumes ou tailleurs, etc.) Côté entretien, la laine a une fâcheuse tendance à rétrécir et à boulocher, elle nécessite donc des soins adaptés.

 

 

  • Les fibres végétales naturelles 

 

Coton

Une grande partie des fibres de coton utilisées dans le domaine du textile provient de champs asiatiques, africains ou américains. Chaque floraison de cotonnier amène son lot de graines enrobées de fibres duveteuses qui sont récoltées, puis filées. Doux, respirant et particulièrement bien toléré par les peaux sensibles, le fil de coton est un matériau des plus confortables. Il présente une belle capacité d’absorption et peut être tricoté ou tissé pour devenir un t-shirt, une chemise, un pantalon ou un jean denim… Bref, le coton est partout !

 

Lin

Le lin textile provient d’une plante fibreuse cultivée aux 4 coins du monde, notamment en Europe (majoritairement dans le Nord de la France). Après transformation, les fibres de lin sont filées pour obtenir un fil souple qui peut être tissé. Très rafraîchissant, le lin a des propriétés thermorégulatrices. Comme il se froisse facilement, on le destine plutôt à la fabrication de chemises, robes estivales et pantalons à l’esprit naturel et décontracté.

 

 

  • Les fibres artificielles (qui font partie des fibres chimiques) 

 

Les fibres synthétiques sont fréquemment combinées à des fibres naturelles pour renforcer leurs propriétés ou les améliorer. Ces fibres produites de manière industrielle et à faible coût entrent également dans la composition de nombreux vêtements bon marché. 

 

Rayonne/viscose

La rayonne et la viscose sont une alternative low-cost à la brillance de la soie naturelle. Assez fragiles, elles résistent peu au lavage comme aux faux-plis, mais leurs fibres respirantes en font des matériaux bien adaptés à la fabrication de tops, blouses et doublures de vêtements.

 

Polyester

Le polyester est la plus populaire des fibres synthétiques. Ses atouts ? Il est souple, solide et infroissable. Son point faible ? La chaleur excessive du lavage ou du repassage. Le polyester n’est ni respirant, ni absorbant et on lui reproche souvent son aspect clinquant. On peut toutefois l’employer seul pour concevoir des vêtements imperméables, ou associé à du coton pour fabriquer des t-shirts plus résistants aux froissements.

 

Acrylique

L’acrylique est un excellent substitut à la laine naturelle. Doux, robuste et plus facile à entretenir, il n’est pourtant pas aussi chaud, ce qui ne l’empêche pas d’être utilisé pour la fabrication de pulls.

 

Nylon

Ce grand costaud est un poids plume qui présente de belles propriétés élastiques. Avec de telles caractéristiques, il n’est pas étonnant de le retrouver tissé dans des vêtements d’extérieur, sportswear ou des maillots de bain.

 

Lurex

C’est au Lurex que l’on doit le côté brillant de nombreux textiles lamés ou pailletés. Un peu, beaucoup ou à la folie, ce fil de polyester métallisé apporte une touche étincelante à tous types de textiles. Il a (à juste titre) la réputation de « gratter » légèrement, c’est pourquoi on ne l’emploie jamais seul ! Robes de soirée, tops, chemisiers, combinaisons ou pulls, rien ne lui résiste.

 

Spandex/Lycra

Légers, résistants, durables et élastiques, le Spandex et le Lycra ont beaucoup de points communs avec le Nylon. On les retrouve dans la plupart des vêtements moulants, des maillots de bain aux vêtements de sport en passant par la lingerie et les sous-vêtements.

 

Fibres textiles : comment les choisir ?

Les fibres textiles et leur classification

 

 

Le cuir

En 5 000 ans d’utilisation, le cuir a eu le temps de peaufiner sa réputation de matériau solide et durable. Grâce au tannage, il vieillit parfaitement bien et peut même se patiner avec le temps. Suivant l’animal dont il provient (chevreau, agneau, mouton, boeuf…) le cuir présente différentes caractéristiques de souplesse et d’épaisseur. On l’emploie pour fabriquer toutes sortes de vêtements et accessoires : chapeaux, ceintures, maroquinerie et même des bijoux, mais aussi et surtout des vestes, des chaussures ou encore des jupes, des robes ou des pantalons.

 

  • Les différents types de cuirs

 

Les termes « pleine fleur », « fleur sciée » et « fleur corrigée » correspondent à différents grades du cuir, attribués en fonction de sa qualité et de son intégrité. Le grade le plus élevé est « pleine fleur ».

Un cuir peut être nappa (doux et très souple), verni (laqué ultra brillant), suédé (velouté façon daim), nubuck (cuir suédé épais) ou box (très rigide), selon son épaisseur et ses finitions.

 

Cuir vegan vs cuir animal : lequel choisir ?

 

 

 

Besoin des conseils d'un spécialiste textile ?

Déposez gratuitement votre projet sur Textile Addict,
recevez des devis qualifiés et sélectionnez le freelance idéal.

 

 

 

2. Le choix de la technique

 

La Maille / le tricotage

Par opposition à la planéité d’un tissage, maille et tricotage sont considérés comme des disciplines « 3D« . Ces techniques se caractérisent par un entrelacement de boucles de fils qui rend la maille extensible dans le sens de la largeur. L’élasticité d’une étoffe tricotée permet de ne pas avoir à ajouter de moyens de fermeture au vêtement (zips, boutons…) Grâce à ces propriétés élastiques, les pièces réalisées en maille ou en tricot sont simples, confortables et faciles à enfiler. Elles se froissent peu et se remettent en forme naturellement. Leur construction aérée contribue à une bonne isolation thermique.

 

 

    • Mailles cueillies : le jersey, le point mousse, l’interlock et la côté 1×1. Ces mailles sont douces et agréables à porter, on les retrouve donc fréquemment au plus près du corps, dans des sous-vêtements, t-shirts, pulls fins, chaussettes, etc.
    • Mailles jetées : la charmeuse, l’atlas, le Jacquard. On les utilise pour fabriquer des vêtements de sport, des maillots de bain ou de la lingerie.
    • Mailles chargées : la côte anglaise ou la côte perlée, qu’on retrouve souvent sur des pulls.
    • Mailles reportées : les torsades (l’âme des pulls irlandais !), diagonales, chevrons, losanges, nids d’abeille.

 

La maille

 

 

Le chaîne et trame / tissage

Le tissu au sens propre du terme existe depuis environ 7000 ans. Bien que les techniques de tissage pour le fabriquer aient beaucoup évolué (métiers à filer, métiers à tisser mécaniques, etc.) le principe de base est toujours le même. Le tissu est toujours constitué de 2 fils, parfois plus, croisés dans le sens de la longueur (fil de chaîne tendu sur le métier à tisser) et de la largeur (le fil de trame passe alternativement au-dessus, puis au-dessous du fil de chaîne). Il existe différents modes d’entrecroisement des fils, nommés « armures« . Ces variantes d’armure ont des propriétés mécaniques spécifiques. Visuellement, elles permettent d’obtenir différents rendus.

Un tissu (chaîne et trame) est beaucoup plus « plat » qu’une maille. Il est aussi beaucoup plus stable et  s’étire peu après tissage.

 

  • Les principaux types de tissus (armures)

 

    • Toile : c’est la variante la plus simple et la plus utilisée. Calicot, mousseline, vichy, étamine, percale, voile, mousseline ou taffetas sont en réalité des toiles.
    • Natté (ou Panama) : son aspect damier est très utilisé dans le domaine de la chemise, notamment les chemises Oxford.
    • Sergé : Le décalage de tissage du sergé lui donne un effet de diagonales, que l’on retrouve dans des tissus tels que le tweed, la gabardine ou le denim.
    • Satin : ce type de tissu BRILLANT reflète admirablement la lumière. Sa souplesse et sa douceur en font un matériau idéal pour réaliser des drapés et confectionner des vêtements haut de gamme (robes de soirée, etc.)
    • Tissus à poils : dans cette famille, on trouve le velours, le velours côtelé ou le tissu éponge.

 

Le tissage

 

 

La dentelle

La dentelle aurait été inventée à Venise au XVIe siècle. Depuis, la dentelle de Calais a fait de cette technique aussi délicate que complexe l’un des fleurons de l’artisanat français. Bien qu’elle appartienne à la grande famille des tissus, la dentelle ne présente pas de chaîne ni de trame et peut prendre diverses formes. Elle peut être réalisée en fils de soie, de lin ou de nylon, régulière ou irrégulière, réalisée à la main ou à la machine. On la trouve parfois tricotée, ou encore réalisée au fuseau ou à l’aiguille.

Lingerie raffinée, vêtements, accessoires… La dentelle s’utilise en total look ou sous la forme de détails d’ornement, mais elle reste un matériau précieux et délicat privilégié pour son côté haut de gamme.

 

La dentelle

 

 

Le crochet et macramé

 

  • Crochet

 

Tout comme le tricot, le crochet est une composition de boucles de fils. À l’origine, cette pseudo-dentelle à l’esprit rustique était utilisée à des fins décoratives : chemins de table, nappes et napperons… De nos jours, les créateurs se sont approprié la technique et les pièces au crochet sont assez courantes dans le secteur de la mode.

 

Le crochet

 

  • Macramé

 

Le macramé est  technique de nouage de cordes ou de ficelles est née au XIIIe siècle. Elle a connu de belles heures de gloire dans le domaine de la décoration d’intérieur pendant la vague hippie des années 1960 et 1970. Depuis, les créateurs réinventent régulièrement le macramé, toujours apprécié pour la création de vêtements, sacs ou chaussures.

 

 

Les non-tissés

Comme leur nom l’indique, les étoffes non-tissées ne sont ni tissées ni tricotées. Elles sont constituées d’une couche (ou « nappe ») de fibres qui peuvent être collées, entremêlées, ou encore consolidées par couture ou tricotage. Les exemples de non-tissés les plus couramment exploités dans le secteur du textile sont l’Alcantara (étoffe imitant la suédine) et le ouatinage, garnissage utilisé pour renforcer un vêtement d’extérieur ou pour offrir une bonne isolation thermique.

 

Les non-tissés, un secteur en pleine croissance

 

 

Les textiles fonctionnels

La vocation des textiles fonctionnels est d’assurer une bonne protection du corps face aux agressions extérieures. Ces textiles sont conçus pour répondre de manière optimale à nos besoins de confort et de sécurité. Ils peuvent être anti-froid, bio-actifs, imper-respirants, anti-UV, réfléchissants ou thermorégulants et sont avant tout conçus pour faciliter notre quotidien.

 

Les textiles fonctionnels ou intelligents

 

 

Et demain ?

 

La recherche et le développement de textiles tendent d’une part vers des tissus innovants à haute technicité, et d’autre part vers des étoffes naturelles, plus respectueuses de la planète. Aujourd’hui, le cuir peut être végétal, on fabrique de la soie à partir d’agave, de lotus, de cactus ou de banane et certains textiles sont devenus intelligents. Les tissus technologiques sont en plein développement et l’univers végétal nous réserve encore bien des surprises. Certainement de quoi inspirer les futures collections de jeunes créatrices/créateurs !

 

 

SOURCING FRANCE

Retrouvez notre listing

Ateliers de confection
et couturier.es indépendant.es

 

 

A lire :

Comment créer sa marque textile : les 10 (bons) conseils

Innovation textile : les vêtements en fibre d’ortie

 

Elsa Laurent

Elsa Laurent

Designer dans l’industrie textile en habillement et en ameublement, je suis co-fondatrice de Textileaddict.me depuis 2017. J'aime partager mes connaissances et bons plans du textile mode et maison. Mon objectif : permettre aux acteurs du secteur de se mettre facilement en relation pour développer leurs projets.