Fibres textiles : comment les choisir ?

Fibres textiles comment les choisir Textile Addict

Les fibres textiles présentent toutes des avantages (et des inconvénients !) du fait de leurs propriétés physiques et chimiques. C’est pourquoi choisir une fibre textile plutôt qu’une autre n’est jamais vraiment anodin.

La sélection d’une fibre repose bien évidemment sur des critères esthétiques. Elle doit aussi prendre en compte la fonctionnalité du produit, la gestion de son coût de production… sans oublier son impact environnemental !

Ce guide vise à répertorier les fibres et matières premières les plus performantes, celles qui se démarquent dans un domaine précis : confort, durabilité, isolation, brillance, etc.

Son objectif est de vous aider à déterminer quelles fibres textiles utiliser en fonction de votre cahier des charges

 

 

Quelles sont les fibres textiles les plus résistantes ?

 

Parmi les plus « solides« , on trouve plusieurs fibres d’origine naturelle et quelques-unes d’origine chimique (verre textile, fibre de carbone, aramides).

 

Fibres naturelles

 

  • Le coton, le lin et le chanvre supportent relativement bien la traction et encore mieux l’usure et les frottements. La résistance mécanique du lin est d’ailleurs supérieure à celle du coton.

 

  • Le coco, le sisal, l’abaca et le raphia sont des matières rêches et rustiques, mais aussi très légères et solides qui supportent bien l’humidité. La fibre de coco entre aujourd’hui dans la composition de textiles composites résistants (ex : CoCoNaTM).

 

  • La soie naturelle figure parmi les fibres les plus solides. Elle résiste très bien à la rupture, mais cette capacité se réduit de 20 % lorsque la soie est mouillée. 

 

  • La soie d’araignée mérite sans problème le qualificatif de « superfibre » : produit en quantités infimes par certaines espèces d’arachnides, ce matériau naturel est 5 à 6 fois plus solide que l’acier et encore plus résistant que le Kevlar® (aramide).

 

Fibres artificielles

 

  • La grande résistance du Lyocell provient de la torsion de ses fibres. Sec ou humide, un tissu en Lyocell se distingue par sa remarquable résistance mécanique.

 

Fibres synthétiques

 

  • Le verre textile composé de fibre de verre résiste bien à la chaleur et aux produits chimiques. Il ne présente aucune élasticité mais peut être soumis à une tension/compression importante sans rompre. En revanche, il résiste mal aux frottements.

 

  • La fibre de carbone est bien connue pour sa résistance mécanique exceptionnelle, tout comme les aramides (Kevlar®, Nomex®). Ces fibres synthétiques sont privilégiées pour leur capacité à supporter la traction et les chocs.

 

 

 

Quelles sont les matières textiles les plus absorbantes ?

 

Les fibres les plus absorbantes se trouvent majoritairement parmi les fibres naturelles et artificielles composées de cellulose

 

Fibres naturelles

 

  • Suivant leur structure, certains tissus en coton peuvent contenir jusqu’à 65 % de leur poids en eau sans goutter. 

 

  • Le chanvre et la ramie (ou fibre d’ortie) sont également réputés pour leurs bonnes capacités d’absorption, tout comme la soie, qui peut absorber rapidement de grandes quantités d’eau.

 

Fibres artificielles

 

  • Plusieurs fibres artificielles issues de cellulose régénérée conservent les propriétés hydrophiles remarquables de la cellulose. C’est pourquoi le Lyocell a une si bonne capacité d’absorption, tout comme le Bemberg (ou Cupro).

 

  • La viscose de bambou a même une capacité d’absorption supérieure à celle du coton ou du Lyocell.

 

 

 

Quelles matières textiles régulent le mieux la chaleur ?

 

Certaines fibres naturelles ont un bon pouvoir de régulation thermique. C’est le cas du lin, de la soie et des poils de chameau, qui aident à maintenir le corps à une température adaptée, quelles que soient les conditions extérieures. 

 

  • Le lin absorbe l’humidité du corps et la rejette rapidement, cette propriété de thermorégulation en fait une fibre idéale en été ou sous un climat chaud. 

 

  • La soie est adiathermique : c’est un mauvais conducteur de chaleur. Cette qualité lui permet de rester fraîche en été et chaude en hiver, en assurant une excellente thermorégulation de l’organisme. 

 

  • La structure creuse des poils de chameau permet de conserver la chaleur du corps tout en l’isolant de l’extérieur, pour un effet « climatisant » naturel.

 

Côté fibres artificielles, l’acétate de cellulose (triacétate) est peu absorbante, elle sèche rapidement et résiste bien à la chaleur : un précieux atout pour réguler la température corporelle.

 

 

 

Quelles fibres textiles sont d’excellents isolants thermiques ?

 

Le kapok, le coco et la laine sont les fibres naturelles qui offrent les meilleures performances d’isolation thermique. Cette qualité vient de leur capacité à emmagasiner de l’air pour constituer un « matelas » isolant.

 

  • La fibre de kapok est très fine, d’aspect soyeux. Comme elle ne peut pas être filée, on l’utilise en tant que garniture ou rembourrage (vêtements outdoor, couettes, oreillers…) En mélange, elle peut aussi entrer dans la composition de textiles tissés.  

 

  • La raideur de la fibre de coco l’a longtemps cantonnée au domaine des cordages ou des matériaux de rembourrage (sièges ou literie). Aujourd’hui, ses propriétés d’isolation sont de plus en plus exploitées dans le domaine de la construction (isolation thermique et acoustique). 

 

  • La laine a un grand pouvoir thermique : son volume est composé de 80 % d’air ! Elle retient si bien la chaleur qu’on l’emploie surtout pour confectionner des tricots, vestes et manteaux agréables à porter en saison froide. 

 

Les fibres synthétiques les plus isolantes sont les polyesters non-tissés et les chlorofibres (Rhovyl) : 

 

  • Le polyester est utilisé sous la forme de ouate ou de flocons, dans le secteur de la construction (isolation) ou comme rembourrage (prêt-à-porter, couettes…) Son pouvoir « anti-froid » trouve de nombreuses applications dans les vêtements de sport, d’extérieur ou coupe-vent.

 

  • Les chlorofibres (notamment le Rhovyl) sont à la fois dotées d’un fort coefficient thermique et de la capacité de drainer l’humidité vers l’extérieur par capillarité. Seules ou en mélange, elles entrent dans la composition de sous-vêtements thermiques performants.

 

 

 

Choisir les fibres textiles les plus légères

 

  • Côté fibres naturelles, il faut se tourner vers des matières telles que le kapok, le chanvre (plus léger que le lin) et l’abaca (fibre de bananier) pour bénéficier d’un maximum de légèreté. 

 

  • L’acrylique est une fibre synthétique plus légère que la soie, qui peut s’utiliser pure ou mélangée pour « aérer » un textile.

 

 

 

Quelles matières premières sont les plus douces ?

 

Soyeuses au toucher, agréables à porter, certaines fibres naturelles s’imposent par leur douceur : 

 

  • La fibre de ramie, pour sa texture douce et son aspect brillant, comparable à celui de la soie.

 

 

  • Les poils de lamas, un pelage extrêmement fin, à la fois doux et hypoallergénique

 

  • Les poils de lapin angora, lisses et brillants.

 

Dans la famille des fibres artificielles, les fibres issues de cellulose régénérée se distinguent par leur grande douceur. C’est le cas de :

 

 

  • Le lyocell, doté d’un toucher « peau de pêche » caractéristique

 

  • La viscose de bambou, non seulement très douce, mais aussi antibactérienne, anti-odeurs et anti-UV.

 

Enfin, bien que synthétique, l’acrylique présente un grand nombre de points communs avec la laine, tout en étant plus douce. Elle est donc mieux tolérée par les peaux sensibles ou sujettes à des irritations.

 

 

 

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Quelles fibres textiles sont les plus brillantes ?

 

Certaines fibres ont un aspect lustré et brillant, des qualités visuelles appréciées sur le marché du textile.

 

Fibres naturelles :

 

  • Le lin, une fibre cristalline, claire et brillante. 

 

 

  • La soie, fibre très lisse, soyeuse et chatoyante qui brille en réfléchissant la lumière.

 

  • Les poils de chèvre mohair, pour leur douceur, leur brillance et leur gonflant.

 

Fibres artificielles :

 

  • L’acétate de cellulose, tout comme la fibranne et la rayonne (viscose) brillent comme de la soie, mais sont beaucoup moins coûteuses. C’est pourquoi elles ont été employées en tant que « soie artificielle » dès leur origine. 

 

  • Les fibres de Bemberg ou cupro sont blanches, brillantes et soyeuses. Au toucher, ces fibres sont celles qui ressemblent le plus à de la soie naturelle.

 

Fibres synthétiques : 

 

  • Le verre textile (fibre de verre) est incolore et cristallin par nature. Ses fibres raides et brillantes réfléchissent la lumière.

 


Quelles matières sont les plus souples et élastiques ?

 

Choisir une fibre élastique permet d’apporter du confort à un produit textile. Plusieurs fibres naturelles sont dotées de bonnes qualités de souplesse et d’étirement :

 

  • La kératine qui compose la structure des fibres de laine lui permet de s’allonger de 25 % à 40 %. En plus d’être extensible, la laine résiste également très bien à la traction. Cependant, cette résistance diminue lorsque la laine est mouillée.

 

  • La soie est presque aussi résistante que du fil d’acier, ce qui ne l’empêche pas d’être souple, ni de présenter de belles caractéristiques d’élasticité. 

 

 

 

Mais la reine de l’élasticité se trouve parmi les fibres synthétiques : l’élasthanne peut s’étirer jusqu’à 7 fois sa longueur (sa capacité d’étirement varie entre 400 % et 700 %). Plus solides que le caoutchouc ou le latex, les fibres d’élasthanne sont indéformables et reprennent instantanément leur forme initiale.

 

 

 

Choisir des fibres infroissables

 

Au-delà d’être infroissables, certaines fibres ont une bonne stabilité dimensionnelle : elles sont indéformables, ne rétrécissent pas et ne font pas de plis. 

 

  • Le Lyocell est une fibre infroissable, qui ne nécessite aucun repassage. Il permet de produire des textiles dotés d’une très bonne stabilité dimensionnelle. Attention toutefois à la température de lavage : celle-ci ne doit pas excéder 40°C car le Lyocell présente un risque de rétrécissement d’environ 5 % à partir de 60°C.

 

  • Le verre textile est parfaitement stable et ne rétrécit pas en raison de son absence d’élasticité.

 

  • Les propriétés d’élasticité du latex et du caoutchouc en font aussi des fibres infroissables, tout comme l’élasthanne.

 

 

 

Quelles matières textiles conservent les plis ?

 

A contrario, certains produits nécessitent d’être dotés de plis permanents. Une capacité qu’ont la plupart des matériaux textiles thermoplastiques tels que les polyesters et les polyamides, qui offrent la possibilité d’un plissage définitif à chaud, sous pression.

 

 

 

Quelles fibres textiles sont incombustibles ou très résistantes à la chaleur ?

 

Les matières textiles « anti-feu » s’imposent lorsqu’il est question de sécurité incendie ou de résistance à des températures élevées. 

Il est essentiel de choisir des fibres ignifuges (difficilement inflammables) ou incombustibles (qui ne brûlent pas ou peu) selon le niveau de protection souhaité.

 

  • La laine brûle lentement, ce qui est un avantage pour retarder la propagation des flammes. 

 

  • L’amiante est réputée pour son incombustibilité et sa mauvaise conductibilité thermique, mais son usage est interdit en France depuis 1996. 

 

  • La fibre de basalte est un matériau incombustible employé comme protection contre le feu dans l’industrie spatiale ou le bâtiment.

 

  • Les polyesters fondent sans produire de flammes. 

 

  • Les chlorofibres sont des fibres ininflammables à titre permanent : elles fondent sans brûler réellement. Elles bénéficient donc d’un label « non feu » et limitent la propagation des flammes, mais elles dégagent un gaz toxique (chlorure d’hydrogène) en se consumant.

 

  • Les fluorofibres (Téflon®, Gore-Tex®…) résistent à des températures pouvant atteindre 260°C. 

 

  • Plusieurs représentants de la famille des aramides entrent dans la composition de vêtements de protection contre la chaleur et les flammes (sapeurs-pompiers, pilotes automobiles…) Ces matières textiles synthétiques sont aussi destinées à des applications industrielles. Le Kevlar a une bonne tenue au feu, il ne se décompose qu’à partir de 400°C. Le Nomex et le Kermel sont des fibres thermostables qui résistent à des températures encore plus élevées : 500°C.

 

 

 

Quelles matières premières sont imputrescibles ?

 

En milieu humide, à plus forte raison sous l’action de micro-organismes, de nombreuses matières textiles ont tendance à se décomposer alors que d’autres sont connues pour être imputrescibles. 

 

  • Dans ce domaine, la nature fait bien les choses puisque quelques fibres végétales échappent à ce phénomène de décomposition : le kapok, la ramie et la fibre de coco

 

  • Il en est de même pour la soie d’araignée.  

 

  • Quelques fibres chimiques présentent des caractéristiques similaires : le verre textile et les polyamides résistent bien aux moisissures et aux champignons.

 

 

 

Quelles matières textiles sont antibactériennes ?

 

Certaines fibres textiles sont naturellement résistantes aux micro-organismes et empêchent leur prolifération. Les plus performantes dans ce domaine sont la fibre de coco, la viscose de bambou et l’amidon de maïs. Choisir ces fibres permet d’éviter l’application de traitements antibactériens en cours de fabrication.

 

 

 

Quelles fibres textiles sont anti-UV ?

 

Les rayons du soleil (UVA-UVB) peuvent faire vieillir prématurément le textile lui-même (taches, jaunissement…) et surtout avoir un effet dévastateur sur la peau. Heureusement, plusieurs fibres ont la capacité d’agir comme un filtre, en absorbant ou en réfléchissant les rayons UV, sans avoir besoin d’être traités. 

La viscose de bambou, le verre textile, mais aussi les polyesters et les polyamides résistent parfaitement bien aux UV et assurent une protection solaire efficace des zones couvertes.

 

 

 

Quelles fibres textiles sont biodégradables ?

 

Sans surprise, c’est la famille des fibres naturelles qui recense le plus grand nombre de matériaux biodégradables. Ainsi, la laine, le jute, le lin, le chanvre ou le kénaf se décomposent facilement, sans poser de problème à l’environnement.

 

Côté matières artificielles, les fibres les plus « vertes » sont la viscose de bambou, l’amidon de maïs, le Lyocell et la fibre de crabe (chitine).

 

 

À lire :

Quel tissu choisir pour sa collection de mode ?

Les principales matières premières

Les fibres textiles et leur classification

 

Elsa Laurent

Elsa Laurent

Designer dans l’industrie textile en habillement et en ameublement, je suis co-fondatrice de Textileaddict.me depuis 2017. J'aime partager mes connaissances et bons plans du textile mode et maison. Mon objectif : permettre aux acteurs du secteur de se mettre facilement en relation pour développer leurs projets.