La mode végane est un mouvement de plus en plus suivi par une population soucieuses d’améliorer son éthique de consommation. Dès 2001, en lançant sa marque, la styliste Stella McCartney met un coup de projecteur sur la mode végane. Depuis, des vêtements étiquetés végans sont commercialisés autant par des maisons de haute couture que des enseignes populaires. Dans l’article qui suit, nous vous présentons le véganisme dans la mode et ses enjeux. Nous vous montrerons aussi que, malgré certains choix de matières discutables, la mode végane est surtout un ressort pour la création et l’innovation.
La mode végane : définition d’une démarche responsable
Le véganisme est une approche de la consommation qui refuse l’exploitation ou la maltraitance des animaux. C’est aussi une démarche respectueuse de l’environnement et qui agit en sa faveur.
En effet, des associations de protection des animaux telles que L214 Éthique & Animaux ou PETA alertent régulièrement sur les pratiques cruelles des éleveurs pour obtenir des matières textiles prisés : tontes violentes, plumes arrachées, vers à soie ébouillantés…
Pas de peau, de fourrure, de laine, de plumes, de duvet ni de soie, dans les créations véganes. Il en va du bien-être animal et de l’écologie, parce que l’élevage ainsi que le traitement des matières qui en sont issues, polluent significativement et utilisent beaucoup d’eau.
Vers quels matériaux se tournent la mode végane ?
Afin d’éliminer les matières animales ou produites grâce à l’exploitation d’animaux, la mode végane sélectionne, mais aussi innove. Elle privilégie des filières existantes et a fait émerger des matériaux alternatifs grâce à de nouvelles technologies.
Les fibres végétales
Solution évidente et efficace, la mode végane se tourne en premier lieu vers les fibres végétales. Elle privilégie les cultures bios sans pesticides ni substances chimiques pour choisir coton, lin et chanvre. Vanté pour sa résistance, sa douceur et comparé à la soie, le Tencel ou lyocell est fabriqué à partir de pulpe de bois.
Les cuirs végétaux
Certains fabricants ont eu l’idée judicieuse de remplacer le cuir animal par du cuir fabriqué à partir de végétaux. Parmi les plus célèbres, nous comptons le cuir de cactus. Particulièrement résistant, sa production est peu gourmande en eau. Le cuir d’ananas (Piñatex) utilise les déchets de l’industrie agroalimentaire, des ressources renouvelables. Quant au mycélium (cuir de champignon), il est reconnu comme étant le plus proche du cuir animal pour sa flexibilité.
Les fibres synthétiques véganes
Les matériaux synthétiques soulèvent davantage de questions. Le polyester ou le polyuréthane remplacent cuir et laine et sont reconnus végans parce qu’ils ne proviennent pas de l’exploitation animale. Pourtant, les conséquences sur l’environnement de leur production n’entrent pas dans les lignes de la démarche végane. Cette filière cherche à s’améliorer sur ce point en optant pour du recyclage.
La recherche de nouveaux matériaux
La mode végane donne un nouvel élan à l’industrie textile en poussant à l’innovation. Des scientifiques étudient des tissus fabriqués à partir d’algues ou de bactéries. La soie d’araignée synthétique vient de sortir des laboratoires pour dignement concurrencer son homologue naturelle.
Quels sont les labels de la mode végane ?
Si vous souhaitez adopter la démarche écoresponsable du véganisme vestimentaire, nous vous indiquons deux labels qui ont fait leur preuve pour défendre la cause animale.
Très présent sur le marché de la mode, le label Vegan Society certifie des produits sans matières animales et qui n’ont pas été testés sur les animaux.
Les articles labellisés PETA-Approved Vegan garantissent qu’aucune matière animale n’a été utilisée dans le processus de fabrication.
D’autres marques véganes dévoilent de manière transparente l’origine des matériaux, ce qui permet aux consommateurs de vérifier leurs pratiques écoresponsables.
Mode végane : les défis à relever
Ambitieuse et vertueuse, la mode végane a encore du chemin à parcourir pour s’améliorer et réussir à convaincre une majorité de consommateurs d’opter pour elle. Voici trois points à perfectionner.
Produire des matériaux synthétiques sans polluer
Nous l’avons évoqué plus haut, les plastiques dérivés du pétrole posent des problèmes environnementaux. Le polyuréthane n’est pas l’option idéale à une production végane. Toutefois, on note des progrès en faveur du recyclage des plastiques et du choix de matériaux fabriqués à partir de végétaux.
Améliorer la durabilité et la longévité des matériaux végans
Parmi les critères écologiques, la résistance et la durabilité des matières font partie des plus importants. Ce sont ces défaillances qui sont d’ailleurs reprochées à la fast fashion.
Or, certains matériaux végans s’avèrent moins durables que des matières animales traditionnelles. Il y a donc encore du travail à accomplir de la part des fabricants pour accéder à une qualité de vêtements qui durent dans le temps.
Réduire le coût de production des matériaux végans
Les technologies innovantes employées pour produire les cuirs végétaux et soies synthétiques sont encore onéreuses. Ce coût élevé se répercute sur le prix de vente des articles. Le consommateur n’a pas toujours les finances pour faire le choix le plus vertueux, mais le tarif se justifie par la qualité et les pratiques écologiques appliquées.
A lire :
8 étapes pour faire de votre marque de mode un e-commerce durable et responsable
