Les tissus et motifs en Afrique

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D’un continent à l’autre, l’art textile nous entraîne cette fois à la découverte des tissus et motifs d’Afrique. Ce territoire considéré comme le « berceau de l’humanité » abrite une multitude de savoir-faire traditionnels, transmis de génération en génération pour servir un artisanat textile fascinant. Il y existe mille et une façons de tisser, décorer et porter le pagne, d’appliquer la technique du batik, de décliner le bleu profond de l’indigo, de travailler le raphia ou encore la broderie

Symboles identitaires, les étoffes africaines s’associent aux différentes coutumes présentes sur cette immense continent, et font la fierté des communautés qui les produisent. Leur beauté et leur diversité en font d’ailleurs une source intarissable d’inspiration pour le monde de la mode et de l’art.

Laissons-nous guider par une carte géographique façon moodboard pour retracer le vertigineux répertoire des tissus et motifs en Afrique… Une partie seulement, car la diversité des spécialités et motifs d’Afrique est telle qu’il est quasiment impossible de toutes les mentionner !

 

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Les textiles d’Afrique du Nord

 

  • Tapis berbères

Commençons notre tour d’Afrique avec l’art des tapis berbères, représenté dans toute l’Afrique du Nord. Tissés au métier ou noués, ces tapis de laine traditionnels peuvent être à poils ras ou en haute laine. Leurs motifs simples et géométriques sont autant de symboles qui ont traversé les siècles. Les plus célèbres sont les Beni Ouarains à losanges noirs sur fond blanc, les Azilal, beaucoup plus colorés et les Kilim tunisiens, tissés au métier et ornés de motifs géométriques multicolores (triangles, losanges ou rayures).

 

  • Sabra

Au Maroc, certains tisserands sont spécialisés dans la fabrication de textiles en soie végétale. Très semblable à la soie d’origine animale par son aspect brillant, mais moins fragile et infroissable, cette étoffe nommée Sabra est produite à partir des feuilles d’aloe vera ou d’agave. Elle est utilisée pour confectionner rideaux, dessus de lit, coussins, tapis, poufs…

 

  • Bakhnoug

À Tamezret (Tunisie) on cultive depuis longtemps l’art de tisser la laine sur des métiers verticaux afin de confectionner des Bakhnougs. Ces châles d’une grande finesse sont reconnaissables à leur couleur sombre, rehaussée de petits motifs géométriques blancs ou multicolores, parfois rebrodés de fil de coton. De nos jours, le Bakhnoug est rarement porté en tant que vêtement féminin, mais il reste un élément décoratif emblématique de la culture berbère. La technique se raréfie, mais quelques artisanes font perdurer ce savoir-faire traditionnel.

 

  • Teinture à l’indigo

Le peuple nomade des Touaregs se répartit à travers le désert du Sahara, sur un vaste territoire allant de la Lybie à la Mauritanie et au Burkina Faso. Ils sont surnommés les « hommes bleus » en raison de la couleur de leurs vêtements de coton teints à l’Indigo qui les aident à supporter la chaleur intense. Leur tenue traditionnelle se compose d’une daraa (longue et ample tunique) et d’un tagelmust, un voile de tissu porté en turban.

 

  • Tissage égyptien

En Égypte, les artisans perpétuent d’anciennes traditions de tissage qu’ils appliquent au coton, mais aussi au lin, à la laine ou à la soie. L’art du tissage à la main en Haute-Egypte (Sa’eed) est d’ailleurs inscrit au Patrimoine Immatériel de l’Humanité depuis 2020.

 

 

Textiles et motifs d’Afrique de l’Est

 

  • Toub (Soudan)

Le vêtement traditionnel des Soudanaises ressemble beaucoup au sari indien. Le Toub est une longue et large bande de tissu fin et léger qui se superpose à une robe et se drape autour du corps de façon à le couvrir de la tête aux chevilles. Malgré sa forme très simple, ce vêtement n’en est pas moins sophistiqué et se décline dans des tissus travaillés, arborant motifs, perles et broderies.

 

  • Shemma (Ethiopie)

Le Shemma est l’un des textiles tissés les plus anciens d’Éthiopie, et sans doute l’un des plus précieux. Fabriqué à partir d’un coton local rigoureusement sélectionné et filé à la main, le Shemma est tissé sur des métiers à double pédale. Il peut ensuite être teint ou non, et brodé à la main de motifs colorés. Il permet de confectionner le Netela, une large écharpe de gaze ornée d’un liseré coloré. Le Netela accompagne traditionnellement la kemis, une robe de coton brodé portée par les femmes éthiopiennes et érythréennes.

 

  • Alindi (Somalie)

L’Alindi est un textile en coton tissé orné de rayures. Bien ancré dans les traditions somaliennes et associé aux grandes cérémonies religieuses (mariage, funérailles, etc.) l’Alindi est confectionné par les tisserands à partir de fils teints. Il se décline dans des dizaines de motifs standardisés, dans une palette de couleurs dominées par le rouge et le jaune safran, soulignés de bleu, de noir, de violet et de fils métalliques dorés.

 

  • Kikoy ou Kikoi (Kenya)

Très proche de l’Alindi, le Kikoy est un tissé teint en coton rayé multicolore typique de la côte est de l’Afrique. Il sert le plus souvent à confectionner des pagnes polyvalents. Le Kikoy est l’un des textiles les plus typiques de l’artisanat kényan et plus globalement du peuple Swahili. On le trouve également en Tanzanie, notamment sur l’archipel de Zanzibar.

 

  • Olubogo (Ouganda)

En Ouganda, le peuple Baganda renoue avec une tradition vieille de plus de 600 ans : la fabrication d’un tissu d’écorce nommé Olubogo. Ce textile non tissé inscrit depuis 2008 au Patrimoine Immatériel de l’Humanité est produit directement à partir de l’écorce d’une variété locale de figuier. De couleur ocre, teint en noir ou en blanc pour les hauts dignitaires, il se porte lors des cérémonies, mais sert également à confectionner des moustiquaires, rideaux, sacs…

 

  • Kitenge ou Chitenge

Le Kitenge ou Chitenge est un type de pagne en tissu « wax » teint à la réserve et inspiré par le batik javanais. Cette pièce rectangulaire en coton orné de motifs de couleurs vives peut entourer la taille ou la poitrine, se nouer sur la tête ou s’utiliser comme écharpe de portage pour bébé. Le Kitenge s’associe à la culture de plusieurs pays jalonnant la Corne de l’Afrique (Kenya, Burundi, Rwanda, Ouganda, Soudan, Namibie, Zambie, Malawi…) Il se nomme Khanga (Kanga) lorsqu’il est composé d’une partie centrale ornée de motifs répétés, entourée d’une bordure et d’une phrase. Il devient alors porteur d’un message : proverbe, énigme, parole de sagesse, clin d’oeil…

 

  • Shuka (Vallée du Rift)

Aussi emblématique que les bijoux en perles de verre multicolores et les accessoires en cuir de buffle, le Shuka est le textile traditionnellement porté par le peuple Massaï présent dans le sud du Kénya et au nord de la Tanzanie. Orné de quadrillages ou de rayures de couleurs vives, ce textile épais et solide est adapté au mode de vie de ce peuple semi-nomade composé de guerriers, de chasseurs et d’éleveurs.

 

 

 

 

Les tissus et motifs d’Afrique Centrale

 

  • Raffia Kuba (République démocratique du Congo)

Établi au coeur de la République Démocratique du Congo depuis plusieurs siècles, le peuple Kuba est réputé pour produire plusieurs variétés de textiles en raphia, les « velours du Kasaï« . À noter que la technique utilisée permet de préserver les arbres prélevés, qui continuent à produire d’année en année. Ce sont les hommes qui récoltent le raphia de palmier, le transforment en fibres et le tissent. Les femmes se chargent des embellissements et des broderies symboliques, travaillant de mémoire. Connus et prisés dans le monde entier, les designs géométriques Kuba se distinguent par un répertoire de plus de 200 motifs composés de symboles géométriques et de formes abstraites explorant de nombreuses possibilités de répétition.

Les Kuba produisent deux grands types de tissus artisanaux en raphia: le Shoowa, un velours à poils coupés assez lourd, ainsi qu’un textile plus fin tissé en bandes. Une fois tissés et colorés à l’aide de pigments naturels (indigo, bois de santal, boue, soufre, kaolin…) ces tissus s’utilisent en tant que vêtements (par exemple le N’tchak, pagne ceinturé à la taille) ou éléments décoratifs. Ils symbolisent toujours le rang social d’un individu et les plus sophistiqués peuvent se transmettre en héritage.

 

  • Ndop (Cameroun)

Les hauts plateaux volcaniques du Grassland au Nord-Ouest du Cameroun correspondent à l’aire de production du Ndop, une étoffe de coton traditionnelle et rituelle rattachée à l’identité du peuple Bamiléké (Grassfields). Dans sa forme originale, le Ndop est constitué de plusieurs bandes de tissu assemblées bord à bord arborant des motifs géométriques blancs sur fond bleu indigo. Le filage et le tissage sont réalisés au nord du pays, le textile est ensuite teint à la réserve en bleu indigo par des artisans de l’ouest du Cameroun. Ces motifs d’Afrique centrale et les ornements utilisés (perles, cauris…) ont chacun leur signification : spirales, lézards, serpents ou araignées symbolisent ainsi la sagesse, la fécondité, la prospérité… Destiné à marquer le statut social des membres d’une chefferie, le Ndop est généralement réservé au roi, aux hauts dignitaires et aux notables. Il est fréquemment porté à l’occasion de cérémonies, de deuils et utilisé comme linceul.

 

  • Toghu (Cameroun)

Très présent lui aussi au nord-ouest du Cameroun, le Toghu (ou Atoghu) est un tissu de velours noir à partir duquel sont confectionnés de larges tuniques mixtes. Le textile est brodé à la main de motifs et décorations de différentes formes (lignes entrelacées, étoiles, carré, losange, cercles, fleurs, spirales…) à l’aide de fil jaune, orange, rouge, blanc et vert. Le Toghu se porte généralement avec un chapeau travaillé au crochet ou brodé, parfois orné de plumes. Il s’agit d’un tissu de luxe que l’on porte traditionnellement pendant les fêtes.

 

  • Tissu d’écorce du peuple Pygmée (République démocratique du Congo)

Les Pygmées, aussi nommés « Peuple de la forêt », ont longtemps subsisté grâce aux ressources naturelles qui les environnaient. Le travail de l’écorce d’arbre était inscrit dans leurs traditions. Les Mbuti, par exemple, confectionnaient leurs pagnes à partir d’écorce de ficus battue et ornaient ce textile de motifs traditionnels.

 

 

Tissus et motifs d’Afrique de l’Ouest

 

  • Ankara (Nigéria)

L’Ankara nigérian, aussi connu sous le nom de Wax ou Wax hollandais, est omniprésent en Afrique subsaharienne. Cette variété de motifs d’Afrique qui figure parmi les plus populaires dans le monde, est en réalité un pur « produit » de la colonisation néerlandaise. Cette spécialité textile imprimée sur toile de coton était – à l’origine – produite artisanalement, d’après la technique « à la cire » inspirée par le batik indonésien.

 

  • Korhogo (Filafani) et pagne Baoulé (Côte d’Ivoire)

La toile de Korhogo en coton est utilisée en tant que tenture murale et parfois comme pagne ou boubou. Ce textile décoratif met en scène différents personnages, animaux et symboles (lune, étoile…) réalisés à la main à l’aide de pigments naturels. Les toiles sont filées et tissées à Korhogo et alentours, puis décorées à l’aide de pochoirs.

Dans la cité de Bomizambo, le peuple Baoulé perpétue une tradition de tissage par bande pour confectionner des pagnes traditionnels de cérémonie. Le pagne Baoulé (Wawlé tanni) est constitué de fils de coton teints, parfois entretissés de soie ou de raphia.

Ces deux variétés de textiles sont profondément ancrées dans le patrimoine culturel de Côte d’Ivoire. En 2019, le gouvernement ivoirien a d’ailleurs lancé un processus de reconnaissance en IGP visant à la protection intellectuelle de plus de 400 motifs de toiles Korhogo et pagnes Baoulé.

 

  • Kente ou Kita et tissus Adinkra (Ghana)

Le Kente (ou Kita), est une étoffe traditionnelle tissée par bandes à la main par les peuples Ashanti (Ghana) et Ewe (Ghana et Togo). Ce tissu prestigieux en coton ou en soie était autrefois réservé aux familles de haut rang et porté comme une toge. Généralement décliné dans des couleurs très vives, le Kente arbore des motifs symboliques complexes dont les formes et les teintes ont une signification précise.

Les Adinkra correspondent à une série de symboles créés par le peuple Akan. Souvent comparés à une forme d’écriture, ces motifs d’Afrique transmettent des valeurs et des enseignements de sagesse. Chacun d’eux a sa propre signification : proverbe, conte, chanson… Les signes Adinkra sont imprimés au tampon sur des textiles en coton ou en lin bruts à l’aide de teintures végétales rouge, blanche ou noire. Les blocs d’impression, autrefois taillés dans des calebasses, sont aujourd’hui sculptés dans du bois ou du métal.

 

  • Faso dan fani et Koko Dunda (Burkina Faso)

Le Faso dan fani est un tissu tissé teint rayé en coton lourd. Devenu un symbole national du Burkina Faso, il est le pagne officiel des grands événements et permet aux Burkinabés d’afficher leur identité à l’aide d’un produit confectionné localement. Assez onéreux, il est considéré comme un tissu haut de gamme. Le KoKo Dounda, également très apprécié, est un textile tye and dye qui a ses origines dans l’ouest du pays.

 

  • Aso Oke, Adire, Dashiki (peuple Yoruba)

Le peuple Yoruba, une ethnie implantée au Nigéria, mais également au Bénin, Ghana, Togo, Burkina Faso et Côte d’Ivoire où elle se nomme Anango, compte plusieurs spécialités textiles remarquables. L’expertise des Yorubas dans le domaine du tissage et de la teinture leur permet de produire l’Aso Oke, un tissage traditionnel à effet dentelle porté en des occasions spéciales, et le tissu Adire, un textile coloré à l’indigo dont les motifs typiques sont obtenus grâce à différentes techniques de teinture à la réserve.

Initialement destiné aux hommes, le Dashiki est une tunique ample désormais adoptée par les femmes. Ce tissu coloré en coton imprimé selon la technique du batik fait également partie des tenues traditionnelles du peuple Yoruba.

 

  • Bazin et Bogolan (Mali)

Très populaire, le Bazin est un coton damassé teint à la main qui se caractérise par sa brillance et sa raideur. Il doit ses qualités à sa technique de fabrication, qui repose sur l’application d’un apprêt composé d’amidon. Il est souvent orné de broderies personnalisées.

Emblématique de la culture malienne, le Bogolan appartient à la famille des mud clothes qui nécessitent l’emploi de boue fermentée. Dans la plus pure tradition des « étoffes de boue« , les motifs tribaux symboliques qui ornent ce tissage de coton sont obtenus grâce à une succession de trempages, rinçages et séchages au soleil. Les teintures employée se composent de pigments naturels et permettent d’obtenir des teintes terreuses (marron, noir, beige, ocre, jaune pâle, brun rouge…) Les coutumes veulent que le Bogolan soit utilisé pour confectionner des vêtements rituels.

 

  • Lépi (Guinée)

Le Lépi ou « pagne indigo » est l’un des pagnes traditionnels de Moyenne-Guinée constitué d’un morceau de tissu en coton tissé, très léger.

 

 

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Le patrimoine textile d’Afrique Australe

 

  • Capulana (Mozambique)

Ainsi se nomme le tissu traditionnel du Mozambique. Ce morceau de coton rectangulaire imprimé de motifs colorés mesure environ 2 mètres de long pour un mètre de large. Comme un paréo, il se noue de différentes façons et peut avoir toutes sortes d’usages : porte-bébé, sac…

 

  • Shweshwe (Afrique du sud) / Leteisi (Botswana)

Le Shweshwe est un tissu d’Afrique du Sud, le Leteisi est produit par le Botswana. Malgré leurs noms bien distincts, ces deux étoffes présentent de nombreuses similitudes du fait de leurs racines communes, non pas africaines, mais allemandes !  À l’origine teintes et imprimées à l’indigo, ces cotonnades assez épaisses et amidonnées ne se déclinent plus seulement en bleu, mais aussi en brun chocolat et en rouge. Leurs motifs allover imprimés entre deux rouleaux de cuivre gravés peuvent représenter des fleurs, des rayures ou des formes géométriques parfois complexes. Très en vogue depuis plusieurs années dans leurs pays de production, le Shweshwe comme le Leteisi sont utilisés depuis le milieu de XIX e siècle pour confectionner des vêtements traditionnels, des accessoires ou des textiles d’ameublement.

 

  • Samakaka (Angola)

L’Angola a son propre style de tissu wax. Le Samakaka est même l’une des déclinaisons africaines du batik javanais les plus tendance ! Ce tissu en coton ornés de motifs d’Afrique typiques est toujours identifiable à ses imprimés géométriques qui combinent triangles, trapèzes et rectangles, des symboles de l’ethnie Mumuila. Bien qu’il se décline dans toutes sortes de coloris (bleu, rose, vert, orange…) sa version la plus célèbre et la plus populaire revêt les couleurs du drapeau angolais : jaune, noir, blanc et rouge.

 

  • Lamba (Madagascar)

La Lamba de Madagascar est sans conteste l’étoffe tissée la plus célèbre de l’artisanat textile malgache. Cette pièce de tissu rectangulaire généralement rayée peut être composée de soie, de fibre d’écorce, de raphia… Elle se décline dans différentes dimensions et coloris. Elle peut servir de vêtement ou d’accessoire et se porte différemment selon les besoins et des émotions de chacun. En fonction des occasions, la Lamba peut ainsi protéger du froid ou du soleil, permettre de masquer sa timidité, d’afficher sa détermination, de marquer un deuil mais aussi servir de couverture, de ceinture, de sac, d’écharpe de portage ou de berceau pour les bébés…

 

 

À lire :

Le wax est-il (encore) africain ?

Les motifs et tissus en Inde

L’histoire des textiles en Inde

 

Elsa Laurent

Elsa Laurent

Designer dans l’industrie textile en habillement et en ameublement, je suis co-fondatrice de Textileaddict.me depuis 2017. J'aime partager mes connaissances et bons plans du textile mode et maison. Mon objectif : permettre aux acteurs du secteur de se mettre facilement en relation pour développer leurs projets.

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