Le tricot 3D

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©3D-TEX

 

Le tricot 3D a la cote. Confortable, responsable, cette maille innovante à mi-chemin entre tricot classique et impression 3D propose de nouvelles pistes pour produire mieux et sans gaspillage.

Malgré les défis à relever, la technologie 3D prend ses marques dans le secteur de la mode et de l’habillement, y compris en France. Appliqué au tricot, le process 3D pourrait bien révolutionner l’univers de la maille…

 

 

Les avantages de la 3D, sans les inconvénients

 

Le tricot 3D s’inspire de la technologie d’impression 3D. Il s’agit d’un procédé de fabrication additive, qui permet de créer des objets tridimensionnels d’après une modélisation 3D, par ajout de matière.

Contrairement à un vêtement imprimé en 3D qui présente une structure, une texture et un aspect visuel très différents d’un vêtement en tissu traditionnel, un tricot 3D a exactement les mêmes caractéristiques qu’un tricot conventionnel.

 

 

  • Des matières traditionnelles

 

La différence entre impression et tricot 3D provient des machines et des matières premières mises en œuvre.

Alors que les imprimantes 3D se limitent pour l’instant à l’utilisation de matériaux plastiques ou composites (PLA, ABS, TPU, métal…) présentés en filaments, poudre ou résine, le tricot 3D emploie des fibres textiles traditionnelles (naturelles, artificielles ou synthétiques) sous la forme de fils.

Le procédé est donc compatible avec tout type de fil à tricoter, quelle que soit sa composition : coton, laine, soie, fibres métalliques

 

 

  • De vraies mailles, réalisées à l’aiguille par des machines à tricoter

 

Une imprimante 3D travaille par superposition, couche après couche. Une machine à tricoter 3D travaille fil par fil, tout comme un métier à tricoter classique.

Une différence de taille, qui fait du tricotage 3D une solution idéale pour produire des vêtements confortables, adaptés à la vie quotidienne et dotés de toutes les caractéristiques habituelles de la maille… sauf les coutures !

 

 

 

Les points forts du tricot 3D par rapport au tricot conventionnel

 

L’avantage du tricot 3D est indéniable : cette technologie à part entière permet de modéliser un vêtement à l’aide d’un logiciel de CAO, avant de le produire d’une seule pièce à partir de fibres conventionnelles, en une seule étape de confection.

Le processus permet de produire un article en mailles sans coutures (seamless) et sans générer de déchets matière.

Concrètement, le tricot 3D, c’est un peu comme une machine à tricoter numérique capable de fabriquer un pull sur-mesure, prêt à enfiler…

 

 

  • Une grande flexibilité

 

En offrant la possibilité de concevoir et fabriquer rapidement des produits en un seul et même lieu, le tricot 3D permet de bénéficier d’une grande souplesse et d’une réactivité optimale, en évitant les ruptures de stock ou le surstockage.

Cette souplesse en fait un outil parfaitement adapté à des modes de production plus responsables : production textile à la demande, locale, en circuit court

 

 

  • Toujours plus de possibilités de personnalisation

 

Le développement des technologies digitales et des outils en ligne facilite la personnalisation d’articles textiles imprimés ou tricotés en 3D. Plusieurs marques spécialisées dans l’impression 3D de vêtements proposent déjà à leurs clients de décliner leurs créations à partir d’un modèle de base.

Des projets sont en cours dans le secteur du tricot 3D. Leur objectif est de proposer des articles modulables, dont il sera possible de choisir la forme, la longueur, la composition et la couleur… tout en procédant à un essayage virtuel (The Girl and the Machine).

 

 

  • Un procédé durable et zéro déchet

 

Du point de vue de l’environnement, les arguments du process 3D sont convaincants : pas besoin de coupe, ni de couture, la machine consomme uniquement la matière première dont elle a besoin pour fabriquer chaque pièce.

Cette technologie appliquée à la maille est peu énergivore et presque sans déchet (environ 1% de perte de matière). Et comme chaque article se compose d’un seul fil, on peut même envisager de le détricoter pour en fabriquer un nouveau.

La réduction des chaînes d’approvisionnement et de production peut apporter une réponse aux nombreux problèmes que pose la surproduction textile : réduction des coûts de transports, de l’empreinte carbone, des déchets textiles…

 

 

 

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Changer les habitudes

 

Si le tricot 3D est en phase avec les préoccupations éthiques et environnementales actuelles, son succès à venir repose sur une évolution des habitudes de consommation.

Comme d’autres procédés tournés vers la mode durable, la technologie 3D engendre des coûts de fabrication élevés qui freinent sa progression sur un marché très concurrentiel basé depuis longtemps sur une production de masse.

Car si beaucoup de consommateurs aspirent à « consommer moins, mais mieux » et à profiter d’une meilleure expérience d’achat, tous ne sont pas pour autant prêts à renoncer aux prix les plus abordables.

 

 

 

Le tricot français, un avenir en 3D ?

 

  • 3D-TEX, la maille rectiligne 3D Made in France

 

C’est en Bretagne, à Saint-Malo, que 3D-TEX, la première usine française de tricot rectiligne 3D a ouvert ses portes en juin 2021, en créant 20 emplois.

Un projet innovant, porté par une double ambition : contribuer à la relocalisation de l’industrie textile sur le territoire et proposer des tricots durables « zéro déchet ».

L’usine 3D-TEX envisage de produire 80 000 pièces par an, grâce à 10 machines à tricoter 3D alimentées par de l’électricité verte. Elle prévoit déjà d’accroître son parc de machines d’ici 5 ans pour atteindre 300 000 pièces par an.

Le projet a déjà convaincu Montlimart, marque de prêt-à-porter masculin tournée vers la mode durable. Cette entreprise angevine a choisi de collaborer avec 3D-TEX pour fabriquer le pull Véritable, le premier modèle français de pull 3D sans couture en coton bio.

 

 

  • Henitex, la maille cirulaire 3D Made in France

 

L’industriel de la Loire Henitex a implanté depuis fin 2021 le premier outil de production de maille circulaire «seamless» (sans couture) qui offre une vraie diversification à l’entreprise (sport, automobile, etc). Huit machines à tricoter circulaires ont déjà intégrée l’usine de Riorges en attendant les quatre prochaines.

Henitex met déjà ses machines au service de la marque Le Slip Français avec l’innovation d’un sous-vêtement sans couture et au confort inégalé, entièrement fabriqué en France. Avec 20 emplois créés, 30% de déchets textiles et d’eau en moins, la marque fait le pari d’une industrie plus dynamique, éthique et écologique avec cette nouvelle révolution du « Slip Automatique ».

 

 

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Elsa Laurent

Designer dans l’industrie textile en habillement et en ameublement, je suis co-fondatrice de Textileaddict.me depuis 2017. J'aime partager mes connaissances et bons plans du textile mode et maison. Mon objectif : permettre aux acteurs du secteur de se mettre facilement en relation pour développer leurs projets.