Symbole de liberté dans l’univers d’Harry Potter, accessoire du quotidien discret ou fantaisiste, une chaussette est bien plus qu’un simple tube de tricot.
On pourrait imaginer que cet article chaussant se fabrique à la machine en un tour de main, mais en réalité, sa production est loin d’être totalement automatisée. Il n’existe aucun équipement capable de produire directement une chaussette prête à commercialiser à partir de fil. La conception d’une chaussette nécessite donc une succession d’opérations mécaniques, certes industrielles, mais aussi de nombreuses interventions humaines et des savoir-faire qu’aucune machine ne saurait pour l’instant concurrencer.
Nous laisserons planer le mystère qui conduit les chaussettes à finir si souvent orphelines… Par contre, nous vous proposons de percer leurs secrets de fabrication !
Conception de la chaussette : penser le design, mais aussi la fonction
De l’idée à la chaussette
Tout commence en bureau d’étude avec le travail des stylistes. Cette étape créative, mais aussi technique, permet de définir le style, les couleurs et les motifs du modèle, en tenant compte des spécificités du produit. Une paire de chaussettes peut en effet avoir des usages différents : quotidien, sportif, hivernal, médical… et ces contextes d’utilisation variés entraînent forcément des contraintes techniques à respecter.
Il est également important pour le créateur d’être à l’écoute des attentes des consommateurs afin d’y répondre. Il peut ainsi concevoir un modèle esthétique, confortable et fonctionnel.
Pré-production : sélection et préparation des fils
La conception implique une réflexion sur le choix des matériaux et sur leurs propriétés. Selon les caractéristiques recherchées, on privilégiera les fibres naturelles ou artificielles (le coton ou le bambou pour la douceur, l’absorption et la respirabilité, la laine pour la chaleur…) synthétiques (le polyester, le nylon ou l’élasthanne pour plus de résistance, d’élasticité et un séchage rapide), ou les fibres mélangées.
Les fils qui serviront à tricoter les chaussettes sont soigneusement sélectionnés, puis préparés. Selon les besoins de la collection, ils peuvent être teints avant d’être enroulés en bobines ou après le tricotage. Tout dépend du design, des motifs et des techniques utilisées pour personnaliser le modèle.
Une fois validé, le modèle fait l’objet d’une fiche technique, transmise au fabricant pour lui permettre de lancer la fabrication d’un prototype, avant la mise en production d’une série.
métier à tricoter circulaire
Les 6 étapes de production d’une chaussette
1. Tricotage
Les chaussettes sont fabriquées par des machines à tricoter industrielles, et plus particulièrement des métiers à tricoter circulaires, spécialement conçus pour produire des articles tubulaires. Le système de programmation de la machine permet d’ajuster la densité des mailles, notamment pour intégrer des renforts sur des zones spécifiques (talon, orteils…) Pour plus de confort et de durabilité, ces parties peuvent aussi être tricotées en « double épaisseur » ou à l’aide de fils renforcés. Ces métiers à tricoter permettent également de réaliser des motifs multicolores complexes.
Cette opération ne prend que quelques minutes. En fin de processus, la chaussette n’est encore qu’un tube en maille ouvert à ses deux extrémités.
2. Retournage ou retaillage
Comme son nom l’indique, le retournage consiste à retourner le tube sur l’envers pour le préparer au remaillage (étape 3). Chaque chaussette en devenir est placée sur une machine qui la retourne par aspiration. Prête pour l’étape suivante !
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3. Remaillage
Équipée d’un talon, mais toujours ouverte à chaque extrémité, il est temps pour la chaussette d’être refermée, côté pointe. Une machine à coudre se charge du remaillage, qui consiste à réaliser les points discrets nécessaires à la fermeture de l’extrémité du tube qui couvre les orteils.
4. Formage de la chaussette
Une fois cousues, les chaussettes sont fonctionnelles, mais il leur manque encore une petite mise en forme pour être tout à fait présentables.
Une par une, elles sont enfilées sur des supports métalliques plats (en forme de pied) servant de gabarit. L’ensemble passe alors dans une machine produisant de la vapeur chaude. Sous l’effet de la chaleur humide, les mailles se rétractent et la chaussette adopte sa forme définitive.
La durée de l’opération varie selon le type de fil et sa composition. De manière générale, plus une pièce reste exposée longtemps, plus ses mailles sont resserrées. Il existe donc parfois des différences de taille (minimes) entre deux chaussettes issues de la même production.
Tricotage et formage de chaussettes
5. Contrôle qualité et appairage
Après la mise en beauté, c’est la mise à l’épreuve avec une étape décisive : le contrôle qualité ! Les vérifications s’effectuent à la main (et à l’oeil !), chaussette par chaussette, afin de détecter le moindre défaut de fabrication.
Lors de cette étape, les opérateurs n’hésitent pas à malmener les chaussettes en les étirant pour tester leur solidité, leur souplesse, leur élasticité… Une maille relâchée, un motif mal réalisé, et c’est la fin du parcours pour la chaussette défectueuse.
Toutes les autres, celles qui ont passé ce test haut la main, sont prêtes à trouver leur jumelle. L’appairage est aussi réalisé manuellement. Il s’agit de choisir deux chaussettes les plus semblables possible pour composer chaque paire.
6. Conditionnement
L’étiquetage et le packaging consistent à doter chaque paire de chaussettes d’un « cavalier« . Cette étiquette en carton mentionne a minima le nom de la marque, ainsi que la composition, les conseils d’entretien et le code barre du produit. Elle sert aussi à présenter les produits en boutique.
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