Recyclage textile, surcyclage, sous-cyclage, 3 concepts au service de la mode durable

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Malgré leurs différences d’origines, de principes ou de bénéfices, le surcyclage, sous-cyclage ou recyclage textile ont pour point commun la volonté de réduire l’empreinte écologique générée par la surproduction vestimentaire. Entre divergences et complémentarités, comment l’industrie de la mode tente-t-elle de lutter efficacement contre le gaspillage textile et exploite-t-elle avec succès le filon des déchets ?

 

 

Upcycling ou surcyclage, les belles perspectives créatives du recyclage textile

 

Le terme d’upcycling apparaît dans les années 90 sur les lèvres de Reiner Pilz, un ingénieur allemand, premier à baptiser par ce mot-valise la nécessité de valoriser les déchets. Rapidement, il devient un principe fondamental de l’économie circulaire ainsi que le meilleur atout de la mode responsable. Grâce à une approche artistique, cette nouvelle alternative éthique à la surconsommation sublime la matière déjà produite. Le surcyclage redonne vie à un vêtement grâce à la matière textile existante, des pièces parfois tombées en désuétude, oubliées, ou partiellement abîmées mais encore en partie exploitables. Sans jamais modifier en profondeur les propriétés du matériau d’origine, le vêtement est déconstruit, reconstruit, détourné de son usage premier pour reprendre vie sous une autre apparence visuelle tout en ayant gagné en qualité

L’upcycling est certainement le plus éthique de ces 3 principes car le déchet textile se métamorphose en une création unique, sans amoindrir les ressources ni produire de déchets supplémentaires.

 

L’upcycling, la métamorphose des déchets textiles

 

 

Le recyclage des déchets textiles, la matière autrement

 

Alors que l’upcycling ne modifie pas l’intégrité des rebuts textiles, le recyclage, souvent pratiqué à l’échelle industrielle, fait subir à la matière d’importantes transformations

Après leur collecte, les vêtements sont triés, puis remis dans le circuit de la seconde main ou recyclés via un traitement de choc ! Lavés, broyés, teintés ou mélangés à d’autres composants, le procédé mobilise tant les ressources naturelles que les besoins énergétiques. Selon la nature des textiles, les industriels sont contraints de recourir à des traitements chimiques potentiellement dangereux pour la santé comme pour l’environnement.

Conséquence des pratiques utilisées par la fast fashion, la majorité des vêtements à recycler sont composés de fibres synthétiques en polyester, ce qui rend particulièrement complexe et coûteux leur recyclage. Ces contraintes sont les principaux obstacles à générer de nouveaux vêtements composés à partir de fibres 100% recyclées. Les professionnels préfèrent opter pour un mélange fibres recyclées et fibres neuves afin de réduire les coûts de production. Être responsable un peu, mais rentable, toujours.

Dans le secteur textile, la boucle fermée du recyclage « à l’infini » demeure encore marginale. Même si la gestion du flux des matières reste positive, il faudra encore quelques années de recherches et développement pour que la pratique réponde totalement à une neutralité environnementale. En attendant, le recyclage textile développe d’autres alternatives…

 

Vers une mode recyclable ?

 

 

Le downcyclage, sous-cyclage ou décyclage, un recyclage textile utilitaire

 

Les réalités industrielles et techniques ont leurs limites. Certains matériaux sont plus complexes que d’autres à recycler et la valorisation du produit en fin de vie ne peut s’effectuer qu’en concédant une perte de qualité. C’est à ce moment-là qu’entre en action le sous-cyclage ; sous une forme détournée, la matière est mélangée à d’autres composants avant qu’elle ne se métamorphose en un produit qui perd de sa valeur d’origine.     

Moins noble que la matière première initiale, les industriels exploitent les déchets existants à d’autres fins que celles vestimentaires. C’est ainsi que le downcyclage, grâce à nos robes Zara, se met au service du bâtiment sous forme d’isolants reconstitués, que nos pulls H&M finissent en combustibles ou que les semelles en caoutchouc de nos sneakers participent à la réfection des revêtements de terrains de tennis.

 

 

 

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Certains principes de l’économie circulaire sont plus éthiques que d’autres, mais l’enjeu universel demeure la revalorisation de la matière textile, même altérée ou démodée. Le nouveau précepte de la mode durable, le C2C ou Cradle to Cradle (traduction approximative « du berceau au berceau ») reflète l’idée de ne pas s’approprier totalement la matière mais l’emprunter à différents stades durant tout son cycle de vie… avant de la faire renaître sous d’autres formes.

 

 

 

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Elsa Laurent

Elsa Laurent

Designer dans l’industrie textile en habillement et en ameublement, je suis co-fondatrice de Textileaddict.me depuis 2017. J'aime partager mes connaissances et bons plans du textile mode et maison. Mon objectif : permettre aux acteurs du secteur de se mettre facilement en relation pour développer leurs projets.

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