Saviez-vous que l’histoire du flocage a débuté au Moyen Âge ? La technique a évolué durant plusieurs siècles, mais quelques décennies ont suffi pour en faire l’un des marquages textiles les plus utilisés à ce jour. Ce type d’impression permet de décorer ou personnaliser toutes sortes de vêtements et accessoires. Tee-shirts, sweat-shirts, casquettes, maillots sportifs ou tote-bags, le flocage s’affiche partout et il a même des applications en dehors du textile. Quelles sont ses origines, sa technique et ses particularités ?

L’histoire du flocage

Une technique d’imitation

À l’origine du flocage, il y a le veloutage, procédé ancien qui consistait à déposer des fibres textiles (tontures) ou des poudres colorées sur une surface en tissu ou papier pré-encollée. Destinés à jouer le rôle de tentures en imitant de sublimes étoffes, ces revêtements muraux que l’on nommait tontisses, veloutés ou floqués étaient très appréciés à Versailles au XVIIIe siècle.

Le flocage aujourd’hui

Le flocage est largement aussi populaire que sous Louis XIV, mais le progrès et l’industrie l’ont rendu beaucoup plus accessible. Il ne décore plus les murs mais les vêtements et accessoires sporstwear, professionnels ou promotionnels. Les fibres flock ont remplacé les tontures d’antan : elles sont désormais en laine, coton, viscose, polyamide ou polyester, polarisées et déposées à la machine par voie électrostatique sur différents matériaux préalablement enduits d’un adhésif. Les technologies ont évolué et permettent aussi bien de produire de grandes surfaces uniformes (film flock en rouleau) que des motifs, en déposant l’adhésif sur des zones précises, par exemple à l’aide de cadres sérigraphiques.

Aujourd’hui, le terme « flocage » s’est élargi, il s’applique de manière générale à la technique d’impression qui consiste à thermocoller un motif prédécoupé dans un film PVC sur un article textile.

Quel que soit le matériau utilisé (flex ou flock), le flocage est réalisé de la même façon. Seul son aspect esthétique diffère : le film flock (flocage velours), assez épais, est reconnaissable à ses microfibres collées qui lui donnent un aspect velouté ou feutré. Le film flex, lisse et plus fin, existe dans différentes couleurs et finitions (mat, brillant, pailleté, métallique, texturé, phosphorescent…)

Le flocage textile, étape par étape

Le principe du flocage est plutôt simple : il s’agit de découper un motif dans un film PVC (flex ou flock), avant de le thermocoller à haute température sur le support envisagé. La réalisation d’un flocage nécessite d’utiliser deux machines : un plotter de découpe automatisé, à lame ou à laser (connecté à un ordinateur) et une presse à chaud (ou un fer à repasser).

1. Création du motif

Texte, logo ou motif : n’importe quel visuel, créé ou adapté au format vectoriel par un logiciel de design, peut être pris en charge par le logiciel du plotter.

2. Impression et découpe au plotter

Les formes les plus élaborées peuvent être envisagées, car le cutter traceur assure une découpe extrêmement précise du film. Dans le cas d’un motif simple et monochrome, le visuel est directement découpé selon la forme souhaitée dans le film flex ou flock coloré. Lorsqu’il s’agit de reproduire un visuel multicolore ou dégradé, le motif est préalablement imprimé sur du vinyle blanc (quadriflex).

3. Échenillage du motif

Cette étape consiste à débarrasser le motif de toutes les zones de film qui n’en font pas partie. Cette tâche s’effectue à l’aide d’une petite pince ou d’un stylet. Dans le cas d’une forme complexe et détaillée, elle nécessite d’être méticuleux pour ne rien oublier, ni déchirer.

4. Transfert à chaud

Le motif est positionné sur le textile, puis fixé pendant quelques secondes à haute température (entre 170°C et 180°C) à l’aide d’une presse à chaud, ou d’un fer à repasser.

5. Pelage du film plastique

En fonction du type de film choisi, cette dernière étape s’effectue à chaud, ou une fois que le textile a refroidi.

©Benaud

©Benaud

Applications et particularités

Parfait dans le cadre de petites et moyennes séries, le flocage peut être réalisé sur n’importe quel type de tissus, même les plus épais, quelle que soit leur couleur (sauf polyamide). L’une de ses spécificités est de rendre possible l’impression sur des zones de vêtements difficiles d’accès (col de chemise ou de polo, manches). Très opaque et couvrant, il offre un rendu des couleurs éclatant, autorise les grand aplats et permet d’imprimer des formes précisément définies (lettrage, logo…) Mieux adapté aux motifs simples ayant un nombre de couleurs limité, il s’est imposé dans la mode streetwear, friande de visuels graphiques et de logos percutants. L’application à froid d’un film 100 % polyuréthane est envisageable pour certains produits incompatibles avec un flocage à chaud (sacs, parapluies, chapeaux, sneakers…)

Son faible coût de production et sa bonne résistance au lavage en font la technique de marquage de prédilection des clubs sportifs, des campagnes promotionnelles et des événements d’entreprise.

Une fois imprimé, un motif floqué n’apprécie pas la chaleur. L’entretien d’un article floqué s’effectue toujours sur l’envers (lavage et repassage), à basse température et en évitant à tout prix le sèche-linge pour prolonger sa durée de vie.

Le flocage est une technique de personnalisation très employée dans l’industrie textile, mais aussi pour le marquage de véhicule et même en pâtisserie (pulvérisation d’ingrédients pour obtenir un glaçage aspect velours). En dehors de l’impression, le flocage est aussi utilisé dans l’industrie du bâtiment. De fines fibres mélangées à un liant sont ainsi pulvérisées sur les parois, sols ou plafonds pour assurer le rôle de protection coupe-feu, d’isolation phonique ou acoustique.

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