Portrait d’Isabelle du Portugal ©Wikipedia // Fragment de tissu de velours, Italie, première moitié du XVe siècle ©Gérard Blot
Dans la seule expression « A pas de velours »… résonne toute la douceur et la délicatesse de cette noble étoffe. De l’orient à l’occident, de la Renaissance jusqu’aux podiums des derniers défilés, le velours a su traverser toutes les époques, de l’ameublement aux vêtements, retour sur la saga velours.
Au fil du temps et des voyages
Né au XII siècle, dans la région du Cachemire, ce « Duvet de cygne » comme il était surnommé, sera découvert 2 siècles plus tard par les italiens en Perse qui vont l’importer dans leur pays et en garder jalousement les secrets de fabrication ; les français parviendront toutefois à copier le savoir faire italien quelques décennies plus tard (très présents dans des villes comme Tours, Amiens ou Lyon). Arrivé en Europe, il prendra alors le nom de Vilosus en latin, dont la traduction (velu) se veut particulièrement significative…
Initialement prisé par la noblesse, le velours de soie est d’abord utilisé pour créer des motifs floraux, motifs végétaux ou géométriques.. Il se tisse habituellement avec une armure satin pour donner du relief aux motifs. Réservé à l’élite dans un premier temps, il va cependant se démocratiser à la fin du XIXe siècle grâce aux ouvriers qui affectionnent particulièrement les pantalons Largeot en velours côtelé chauds et robustes, parfaitement adaptés à leurs activités.
Un tissage spécifique
Le métier de veloutier a progressivement disparu (seulement une dizaine de maisons le travaillent encore artisanalement pour la haute couture) mais cette même technique est toujours utilisée par l’industrie du textile.
Cette étoffe rase d’un côté et veloutée de l’autre, a la particularité d’être produite sur une machine à tisser équipée de deux systèmes de chaînes qui s’entrelacent avec les fils de trame : la chaîne inférieure (chaîne de pièce) et la chaîne supérieure (chaîne de peluche). Pour simplifier l’explication du processus de tissage, une baguette de métal est glissée entre ces 2 chaines qui en remontant forme des petites bouclettes et celles-ci ensuite rasées.
©www2.cs.arizona.edu // structure du poil de velours
A chaque utilisation son velours
Parti pris décoratif ou vestimentaire, il se décline en plusieurs qualités, dont l’utilisation conditionne le choix et par conséquent l’aspect : hauteur du poil, brillance, relief… .
Il peut être fabriqué à partir d’une multitude de fibres naturelles (coton, chanvre, soie, laine) ou synthétiques (polyester, nylon, acétate).
Velours coupé (velours chaîne), côtelé (velours trame), épinglé (velours à bouclettes non rasées, très solide plutôt réservé à l’ameublement), palatine (lisse pour l’habillement), ou encore ciselé ou frisé, ses déclinaisons sont infinies.
Vous l’aurez compris, cette matière n’est pas prête de disparaître et nous apporte toute la douceur dont nous avons besoin aussi bien dans nos intérieurs que dans notre garde-robe.
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