La culture du coton ne se limite pas au coton conventionnel. Depuis une trentaine d’années, les initiatives durables se multiplient pour redonner « la fibre écolo » à cette fibre végétale naturelle : coton biologique, écologique, éthique… Quelles sont les alternatives pour réduire l’impact du coton sur la planète ?
Vers un coton plus durable et plus responsable
L’intérêt croissant pour la mode responsable se traduit par l’émergence de labels, d’initiatives et d’innovations durables, une tendance manifeste dans la filière du coton. La majorité des labels biologiques ou écologiques appliqués au coton intègrent désormais des critères éthiques et sociaux (au moins basiques) à leur cahier des charges : Ecocert, GOTS…. Certains produits à base de coton font également l’objet de plusieurs labels spécifiques témoignant de leur implication au niveau environnemental, éthique et social. D’où l’importance de s’intéresser aux logos et aux alternatives écologiques !
Le coton biologique
Aujourd’hui, 19 pays produisent du coton bio. La production de coton biologique est en hausse (+ 56 % en 2017/18), mais elle représente seulement 0,7 % de la production mondiale de coton (d’après textile exchange).
Le coton bio répond aux exigences de l’agriculture biologique : son mode de culture doit respecter la santé des écosystèmes, des sols et des personnes. La fertilité des sols est assurée par la rotation des cultures, l’emploi de terreau et de déchets (huile de palme, fumier…)
Pour obtenir la certification « coton biologique », le textile doit remplir plusieurs conditions :
- Culture :
- pas de semences OGM,
- pas d’engrais chimiques, pesticides, herbicides
- Fabrication textile :
- pas de métaux lourds, ni de substances toxiques lors des étapes de filage, blanchiment, traitement, teinture et impression.
L’origine biologique d’un textile à base de coton est certifiée par un label délivré par un organisme indépendant et affiché sur le produit. Ce label garantit un taux minimal de fibres biologiques dans la composition du textile (ou du produit fini). Ce pourcentage varie selon l’organisme certificateur et le niveau de certification.
Par exemple, le label GOTS (Ecocert) propose 2 grades de certification : niveau 1 (au moins 95 % de fibres biologiques) ou niveau 2 (entre 70 et 95 % de fibres biologiques).
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Coton biologique et écologie
La consommation d’eau douce et le transport sont les 2 raisons pour lesquelles une certification biologique n’indique pas qu’un textile est 100 % écologique. C’est particulièrement vrai dans le cas du coton. Même biologique, le coton est majoritairement cultivé à l’autre bout de la planète et son transport génère forcément du CO2.
Les cotons à vocation écologique et/ou éthique
- Coton équitable :
L’association Max Havelaar, pionnière en matière de commerce équitable, a lancé sa filière coton en 2005. L’objectif de cet organisme consiste à protéger les producteurs de pays en voie de développement des fluctuations du marché et à les accompagner en finançant des projets bénéficiant à l’ensemble de la communauté (santé, éducation, accès à l’eau potable…) Les différentes étapes de production du coton équitable s’inscrivent dans une stratégie de développement durable. Les producteurs s’associent au sein d’une coopérative gérée par l’association. Tout au long de la chaîne, producteurs et travailleurs bénéficient d’une rémunération juste et de conditions de travail décentes. En échange, ils s’engagent à respecter de bonnes pratiques de culture : pas de produits chimiques toxiques ni d’OGM, gestion raisonnée des ressources naturelles, préservation des écosystèmes… Chaque producteur affilié est encouragé à amorcer une transition vers l’agriculture bio grâce à un système de primes.
- Coton naturellement coloré :
Le coton naturellement coloré (brun, vert, rouge, mauve, bleu ou jaune…) est connu depuis des millénaires en Amérique Centrale. Il est encore produit de manière anecdotique aux États-Unis, mais reste une matière première coûteuse.
- Avantages :
- Il n’a pas besoin d’être teint ni blanchi
- Il est hypoallergénique.
- Inconvénients :
- Fibres très courtes
- Choix de teintes limité
- Coton recyclé :
La France innove dans le domaine de la mode circulaire et du recyclage mécanique. À Roubaix, le CETI (Centre Européen des Textiles) a inauguré en 2019 le premier recycleur-filateur de coton. Cette machine effiloche les tissus en coton usagés et les transforme en fibres exploitables avant de les filer. Le fil de coton obtenu se compose pour l’instant de 70 % de coton recyclé et de 30 % de coton vierge écoresponsable. Cette avancée dans le domaine de la mode circulaire offre de nouveaux débouchés au recyclage du coton. Elle donne aussi l’opportunité de développer et d’organiser ce recyclage sur le territoire français.
Initiatives écologiques locales : un exemple à suivre
Pour réduire l’empreinte carbone de leurs polos, les 3 créateurs de la marque Jean Fil ont décidé de localiser leur production en France. Leur coton est cultivé en agriculture raisonnée dans le Gers. Cette année, il n’a eu besoin d’aucune irrigation : les précipitations ont suffi ! Le coton est ensuite filé dans le Nord-Est de la France et parcourt encore quelques poignées de kilomètres pour le tricotage, la teinture, la confection et la broderie, réalisés eux aussi dans la région Grand-Est. La marque est pour l’instant le seul producteur de coton français, mais la graine est semée !
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