Les Glaneurs : une des tendances incontournables de l’automne-hiver 2022-23. Transversale, elle touche tous les secteurs de la société, mais c’est dans l’univers de l’enfant qu’elle trouve son expression la plus précoce et la plus sensible. Explorons ensemble ce terrain de jeu !
C’est une évidence : sans négliger pour autant ses répercussions tragiques, la crise du coronavirus aura eu le mérite de mettre un coup d’accélérateur à la révolution en germe depuis quelques années dans le monde de la mode.
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Le premier de ses enseignements : avoir la sagesse de se tourner vers les ressources locales plutôt que dépendre de fournisseurs basés à l’autre bout du globe.
Le second : réutiliser ce qui existe déjà plutôt que partir de zéro.
Et le troisième : faire soi-même, le plus possible. En somme, revenir à une simplicité de mise en œuvre.
Une démarche qui ressemble en tous points au mode opératoire des enfants lorsqu’ils jouent. On ouvre les yeux sur ce qu’on trouve autour de soi et puis… on fait marcher son imagination. Glaner, c’est aiguiser son sens de l’observation, mais surtout rester ouvert à l’imprévu pour faire feu de tout bois.
Plus qu’un mode opératoire à vrai dire, il s’agit d’une véritable philosophie de vie. Un engagement pour préserver les ressources de la planète autant qu’une manière de construire son rapport au monde, à l’altérité.
Le secteur de la mode enfantine ainsi que ses pendants beauté et lifestyle sont des pionniers à cet égard. Avec l’avenir des jeunes générations en ligne de mire, c’est tout naturellement que ces marques ont initié des approches à la fois intuitives et raisonnées.
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Pour la saison automne-hiver 2022, elles s’aventurent un peu plus loin en dessinant une généalogie à venir de glaneurs quasi compulsifs !
Les vêtements maintes fois portés vont être découpés, réassemblés (les programmes de collecte de textiles usagés sont ici de précieux alliés). Les bouts de savons collectés pour refaire de nouveaux savons aux belles irrégularités (comme ceux proposés par Apo). Les plantes récoltées pour faire des pigments destinés à des crayons de couleur (Copito) ou des teintures végétales – une pratique en plein renouvellement… Enfin, on ne compte plus les projets qui innovent à partir de déchets ou de chutes de matériaux.
Au plaisir de la recherche se joint celui de partager ses trouvailles et surtout de leur donner une nouvelle vie.
En termes de silhouette, cela va se traduire par des formes à l’amplitude confortable, des superpositions un peu foutraques, des vêtements composés de plusieurs empiècements colorés et/ou imprimés. Le non genré est prédominant.
On sera particulièrement attentif aux textures, aux matières : velours côtelés imprimés, moumoute couleur, jacquards aux motifs abstraits ou naïfs, surfaces reliefées, pelucheuses, gommeuses… tout ce qui capte le regard et attire la main, en des jeux de complémentarité ou d’opposition.
Côté motifs et gamme colorée on observe ce même appétit pour les dérapages. L’incongru, l’accident, le dissonant sont plus que jamais désirables. Si manifestement souffle un esprit vintage, c’est de façon décalée et référencée : la modernité réside dans un savant dosage excitant la curiosité.
Mais n’oublions pas le principal : le glanage et le champ des possibles qu’il ouvre est avant tout ludique. Rapprocher des éléments hétéroclites provoque aisément le rire ! Le procédé a donc de quoi séduire petits et grands… c’est une certitude, le temps des fiers glaneurs est venu.
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