vérification et correction de la gravure du cadre plat
Dans le cadre d’une impression à cadre plat (impression dit « à la lyonnaise ») ou d’une impression à cadre rotatif (impression rotative ou au cylindre), le motif, destiné à être imprimé, doit d’abord être transféré sur le cylindre ou le cadre.
Cadre plat ou cadre rotatif, qu’est-ce que c’est ?
Le cadre plat
Le cadre plat est constitué d’un encadrement en métal et d’une une toile tendue appelé écran, généralement en fibre polyester, qui est très résistante à l’abrasion.
L’armure de la toile est plus ou moins dense en fonction de l’étoffe à imprimer, du dessin à traiter selon qu’il est constitué d’aplats de couleur ou de finesses, de la consistance des pâtes d’impression et des paramètres de raclage de la pâte.
Les cadres plats peuvent mesurer de 1 à 4 mètres (pour des impressions particulières).
cadres plats gravés
Le cadre rotatif (cylindre)
Le cadre rotatif est constitué d’un cylindre sans couture, en nickel pur dont les très fines parois sont perforées régulièrement sur toute la surface. Ce cylindre est rigidifié à ses extrémités par des embouts crantés en acier qui servent à son entraînement sur la machine.
Le cadre rotatif est utilisé pour une impression en continu.
cadre rotatif gravé ©Michel Graveur
cadres rotatifs gravés ©Michel Graveur
Qu’est-ce que la gravure d’un cadre plat ou d’un cadre rotatif ?
Avant l’impression, le dessin est décomposé en plusieurs couleurs (séparation des couleurs). Chacune de ces couleurs sera transférée sur un cadre (on obtient un cadre par couleur). C’est ce qu’on appelle la gravure.
La gravure fait référence aux techniques du 19e siècle, où les dessins étaient gravés en creux dans des rouleaux de cuivre. Aujourd’hui le terme gravure est toujours utilisé même si la technique n’est plus la même.
La gravure est effectuée au sein d’entreprises de gravure par des opérateurs appelés graveurs.
plaque de cuivre gravée // rouleaux de cuivre gravés
La gravure du cadre plat
Le report du dessin sur les cadres plats se faisait à l’origine manuellement à l’aide de vernis opaques qui obstruaient localement la toile. Les parties non vernies, constituant le dessin à imprimer, permettaient le passage de la pâte colorante à travers les interstices de la toile restés poreux.
A partir des années 50, la photogravure s’est peu à peu imposée sous des formes plus ou moins sophistiquées. La sérigraphie, qui est une impression manuelle, utilise ce procédé.
©Lisoni
Le principe est le suivant :
- Le cadre est enduit d’une pellicule de résine photosensible de chaque côté puis il est séché.
- Le dessin imprimé sur un film transparent, appelé cliché*, est plaqué contre la couche photosensible du cadre. Le cadre est ensuite exposé aux rayons lumineux. Les parties opaques du cliché arrêtent les rayons lumineux. Les parties transparentes du motif laissent passer les rayons qui durcissent la couche photosensible.
- Le cadre est ensuite dépouillé c’est-à-dire lavé à grandes eaux. Les parties de résine non durcies se désintègrent sous le jet d’eau et laissent apparaître les parties poreuses.
- Après séchage, le cadre est vérifié sur une table lumineuse et les éventuels défauts sont rectifiés manuellement.
- Le cadre est ensuite enduit d’un vernis protecteur destiné à le renforcer. Les interstices de la toile sont débouchés par aspiration et le vernis restant est polymérisé en étuve.
Retrouvez le procédé de la sérigraphie ici : La sérigraphie, des origines à la technique
La gravure du cadre rotatif
Pour transférer le dessin à imprimer sur les cadres rotatifs, on peut utiliser les mêmes techniques de photogravure que pour les cadres plats mais il existe aujourd’hui des procédés plus sophistiqués de gravure par rayons laser.
Au préalable, le cylindre est enduit mécaniquement d’une résine à l’aide d’une racle circulaire.
enduction du cadre rotatif ©Michel Graveur
Lorsque le cadre sera placé dans une machine à graver, l’émulsion réagira sous le rayon laser suivant deux procédés :
- soit le rayon laser détruit l’émulsion (préalablement polymérisée) aux endroits où le dessin devra laisser passer la pâte d’impression (procédés LEN – aujourd’hui le procédé BestLEN est utilisé)
- soit le rayon laser polymérise l’émulsion précédemment enduite sur le cylindre. Celui-ci sera ensuite immergé dans un bain chimique pour dissoudre toutes les parties non polymérisées (procédés LEX- aujourd’hui le procédé EcoLEN est utilisé). Cette technique est permet une grande finesse des dessins.
Toutes ces opérations sont automatisées et contrôlées numériquement.
Dans le cas d’une gravure traditionnelle, le cliché est collé sur l’enveloppe du cylindre. Cette technique n’est plus utilisée aujourd’hui grâce à la gravure numérique. Le fichier numérique est envoyé directement à la machine à graver qui pilote la gravure.
clichés ©Michel Graveur
machine à graver BestLEN ©Michel Graveur
gravure des cylindres
Vient ensuite l’étape de vérification de la gravure : le technicien vérifie l’ensemble du cylindre déposé sur une source lumineuse et corrige manuellement les éventuels défauts de gravure.
Le cylindre est ensuite rigidifié à ses extrémités avec des embouts d’entraînement en acier.
Les cadres rotatifs mesurent habituellement entre 57,4 cm et 120 cm de circonférence et varient entre 140 cm et 350 cm de hauteur.
vérification de la gravure ©Michel Graveur
correction de la gravure du cylindre ©Michel Graveur
A quoi servent les cadres gravés ?
Lorsque les cadres sont gravés, soit un cadre par couleur, une première pâte colorante est déposée dans le cadre et, à l’aide d’une racle, elle va s’infiltrer à travers les interstices de la toile pour s’appliquer sur le support textile.
Cette opération sera répétée autant de fois qu’il y a de couleurs.
En règle générale, on imprime d’abord les couleurs des sertis puis les couleurs claires et ensuite les couleurs moyennes. Les couleurs foncées sont habituellement déposées en dernier avec un léger recouvrement des autres couleurs.
Pour en savoir plus sur l’impression aux cadres plats et aux cadres rotatifs :
Processus d’impression
Pour résumer l’impression au cadre plat ou rotatif d’un motif :
- création du motif / maquette
- mise au raccord
- réduction et séparation des couleurs
- coloration
- gravure des cadres (un par couleur)
- préparation des encres
- impression des couleurs cadre par cadre
- traitement du tissu : apprêts mécaniques et/ou apprêts chimiques
A lire :