Synonyme de consommation éthique et responsable, nous sommes de plus en plus nombreux à rejeter la fourrure, mais aussi le cuir et les peaux de bêtes en tout genre. Ainsi, depuis quelques années, le faux « cuir synthétique » et mieux encore le « cuir vegan » se propage, tout comme les imprimés qui nous permettent de porter les peaux de nos amis les animaux sans leur faire de mal ! Retour sur une tendance bestiale, mais devenue plus amicale avec le monde animal…
Les tendances 2019 pas bêtes du tout !
C’est évidemment l’un des très grands classiques des garde-robes, et pour notre plus grand plaisir, l’imprimé peau de bête ne déroge pas à la règle en cette année 2019. Ce sont des motifs indémodables que l’on retrouve dans la plupart des collections et ce, quelle que soit la saison ou la gamme de la collection.
Du prêt-à-porter à la Haute Couture, le monde animal inspire les designers textiles :
Sur ce thème, en force cette année, la maison Burberry mêle dans sa nouvelle collection les motifs imitation peaux de vaches, léopards et daims. Découvrons tout d’abord, ce magnifique paletot en coton, col en satin et doublure en soie. Et du coté animal, la marque anglaise joue le contraste avec un imprimé vache et un col imitation léopard. Autre imprimé peau de vache, un teeshirt en coton oversize orné d’un imprimé vache et du nouveau logo londonien de la marque fondée en 1856. Et pour terminer ce total look Burberry, l’ultra tendance casquette plate en nylon à imprimé daim avec une visière légèrement matelassée !
©Burberry
La marque espagnol Mango propose quant à elle une chemise en tissu fluide et semi-transparent avec un très traditionnel, mais toujours très efficace imprimé léopard. A noter, le col chemise et ses manches trois-quarts à volant qui vous permettrons de survoler votre été…
©Mango // ©Kutjen // ©Zapa
Passons à la marque Kutjen Cachemire lancée par deux amies d’enfance, Stéphanie Eriksson et Carole Benaroya. Elles nous proposent là un teeshirt en lin, col en V et manches courtes, avec un imprimé zèbre qui colle parfaitement à la tendance actuelle.
La marque française Zapa créée en 1972 ; dépoussiérée et modernisée depuis 2006 par Arié Benayoun ; s’essaie aussi à l’imprimé, mais en viscose et tendance reptile, avec cette jupe droite Jess qui devrait vous aider à vous faufiler dans toutes les soirées de cet été.
Quelles techniques pour imiter les peaux de bêtes ?
- Des motifs textiles animaliers pour une illusion parfaite
Les « trompe-l’œil » sont toujours très tendance et certaines de ces techniques d’imitation sont bien connues et séculaires. Pour représenter un motif en peau de bête sur un tissu, il est en effet tout d’abord possible de l’imprimer, mais aussi de le modeler… bref de l’imiter en relief !
L‘impression textile est l’une des techniques la plus couramment utilisée pour représenter un motif de peaux de bêtes. Et, que la méthode industrielle choisie soit traditionnelle ou numérique, le principe est le même, seule l’évolution technique a permis de moderniser le processus de transfert du dessin sur le tissu.
motifs animaliers imprimés
On entend essentiellement par impression industrielle traditionnelle, l’impression au cadre : cette technique d’impression se fait avec des cadres plats (impression dite « à la lyonnaise » ou impression sérigraphique) ou avec des cadres rotatifs (impression dite « rotative » ou « au cylindre »).
La peau de bêtes peut aussi voir le jour grâce à l’impression numérique. Pour cela, on se sert d’une imprimante à jet d’encre. C’est un procédé idéal si le motif est une photo ou un dessin très coloré. Là encore, deux techniques : l’impression digitale et le transfert numérique.
technique du gaufrage
Modeler ou imiter en relief la peau de bête permettra au tissu d’avoir une apparence et/ou un toucher particulier. Pour cela, le motif est travaillé avec des apprêts mécaniques : les fibres textiles sont modifiées par le biais d’une action mécanique ou thermique en utilisant des cylindres chauffants ou non, gravés ou encore recouverts de brosses. Le gaufrage, le frappage ou encore l’embossage permettent de modeler le tissu pour imiter des peaux de bêtes plus vraies que nature.
(plus d’infos sur : Les techniques pour représenter un motif sur une étoffe)
- Des faux cuirs de plus en plus » vegan » !
Même chose avec le cuir, on connait depuis des décennies le simili cuir ; que l’on appelle aussi le skaï ; il est généralement composé d’un endroit « aspect cuir » et d’un envers tissé en toile. Des matières qui reviennent en force après avoir été très à la mode dans les années 1970. Problème, c’est une industrie très polluante et ce faux cuir n’est pas considéré comme vegan car il peut avoir été testé sur des animaux.
Plus responsable, l’industrie qui souhaite désormais imiter la peau de nos amis du règne animal se tourne donc vers de nouvelles alternatives, toutes plus étonnantes et originales les unes que les autres. Tour d’horizon :
La plus récente des alternatives végétaliennes au cuir : l’Apple Ten Lork, confectionné à base de noyaux et de peaux de pomme. Un matériau fabriqué par la société italienne Frumat, et le designer français Philippe Starck est le tout premier à avoir créé pour la marque Cassina une collection de meubles entièrement recouverts de cet Apple Ten Lork.
©Cassina
Moins récent, mais très prisé dans la mode et la décoration responsable, le cuir d’ananas (le Piñatex) que l’on utilise beaucoup dans l’industrie de la chaussure et de la maroquinerie. Un simili cuir que l’on doit à la société britannique Ananas Anam et qui se fabrique avec les fibres des feuilles d’ananas.
Un mot également du cuir de raisin, un faux cuir d’origine italienne. Fabriqué par la firme Vegea, c’est un cuir très résistant confectionné avec les nombreux résidus de grains de raisin et leurs peaux.
©Vegea // ©Pinatex
L’industrie textile a ainsi désormais l’embarras du choix pour éviter la souffrance animale et avoir une production écoresponsable et les marques tentent de ne pas rater le coche…
On le voit, le monde animal ne cesse de fasciner le monde de la mode et de la décoration, mais il semble bien désormais que la volonté collective soit plus de leur rendre hommage que de les porter en trophée ! Evidemment, personne ne s’en plaindra, nous pouvons continuer à rugir de plaisir sereinement en admirant tant de créativité et d’audace…
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