[EXPOSITION] Les vêtements modèles s’exposent au MUCEM

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« Krumer (lutteur) », fin du XIXe – début du XXe siècle. Carte postale. Mucem, Fonds d’archives Gustave Soury © RMN-Grand Palais (Mucem) / Franck Raux // Vêtements modèles, Scénographie R.Perrin, G. Fohr, Juin 2020 © Aldo Paredes, Mucem

 

 

Bien que le climat du sud de la France soit propice aux vacances, Le musée des civilisations de Marseille, le Mucem, a pourtant pris le contrepied en consacrant une exposition dédiée à l’évolution des vêtements de travail. Intitulée « Vêtements Modèles », elle se déroule depuis le 29 juin et prendra fin le 20 décembre, non sans avoir fait découvrir au visiteur le parcours de cinq pièces iconiques du monde de la mode. Mais comment le débardeur, le jogging, le bleu de travail, le kilt ou l’espadrille ont-ils su défier toutes les lois d’un destin qui semblait pourtant tout tracé ?

 

Historiquement, ces vêtements de travail étaient destinés à être portés dans le cadre de métiers spécifiques. Tour à tour revisités par les stylistes au gré de leurs inspirations, de leurs talents, des évolutions de la société, les pièces se sont progressivement muées en vêtements urbains pour devenir les basiques de nos dressings, tels que nous les chérissons aujourd’hui.

Au-delà leurs frontières géographiques, le kilt et l’espadrille s’exportent, le jogging fait partie intégrante de tout look streetwear, le débardeur tient son rôle de symbole sexy tandis que les chineurs traquent le bleu de travail dans les friperies vintage tel le graal absolu.

Dans chacune des 5 sections de l’exposition (une par pièce), le vêtement de prêt à porter ou de haute couture est l’élément central du décor. D’autres supports issus des collections textiles personnelles du Muceum viennent compléter son histoire (dessins, photos, films). Quelques 200 objets, dont certains prêtés par les Arts décoratifs de Paris ou le musée d’Yves Saint Laurent, témoignent de leur l’incroyable parcours de transformation, passant d’un vêtement de métier à celui d’un usage quotidien, bien ancré dans la culture populaire.

Le titre très évocateur de l’exposition « Vêtements Modèles » souligne à quel point le savoir-faire artisanal déployé est devenu un référentiel intemporel. Idéal technique et esthétique, ces vêtements souvent imités, détournés ou réinterprétés ont su évoluer au gré des années pour devenir une source inépuisable d’inspiration, un exemple sans cesse revisité.

Construits selon la base originelle, les styles sont marqués par un voyage à travers les époques et par les multiples appropriations des genres d’individus : ils sont le reflet de la société, tels d’authentiques indicateurs sociaux et historiques.

Reconnus plutôt pour leur esthétique que comme tendance éphémère, ces vêtements mythiques illustrent toute l’importance de savoir conserver, transmettre le patrimoine vivant et font la démonstration que la slow fashion et les vêtements éthiques dans leur ensemble, n’ont finalement rien de nouveau…excepté peut être une nouvelle tendance sociétale.

 

 


 

« VETEMENTS MODELES »

Jusqu’au 20 décembre 2020

Horaires : Tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h

Lieu : MUCEM – 7 promenade Robert Laffont (esplanade du J4) – 13002 Marseille

Tarif : plein tarif 11€ // tarif réduit 7€ / billet famille 18€

 

 

A lire :

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Elsa Laurent

Elsa Laurent

Designer dans l’industrie textile en habillement et en ameublement, je suis co-fondatrice de Textileaddict.me depuis 2017. J'aime partager mes connaissances et bons plans du textile mode et maison. Mon objectif : permettre aux acteurs du secteur de se mettre facilement en relation pour développer leurs projets.