Les designers textile et surface proposent en général deux collections de dessins textiles par an : une collection hiver et une collection été. Ces collections de maquettes textiles sont régies par les cycles des collections de mode et maison. 25% des dessins créés sont vendus principalement aux sièges des marques textile et bureaux de tendances et sur les salons textiles. Que deviennent alors les 3/4 des dessins qui ne trouvent pas preneurs ? Comment le designer fait-il pour les recycler ? C’est une question à laquelle 39 designers textile et surface indépendants ont répondu pour l’enquête Textile Addict sur la durée de vie des maquettes textiles menée en mai 2020.
sondage réalisé par Textile Addict / mai 2020 / 39 designers textile indépendants ont répondu
La création d’une maquette textile
Un designer textile indépendant dessine en moyenne 78 imprimés textiles par saison. Sur l’ensemble des dessins créés, 45% sont réalisés sur commande et 55% sont destinés à la collection du designer prête à être achetée par les clients.
Quasiment tous les designers ou studios de dessin proposent ces deux façons de vendre : 93% créent des dessins sur mesure, à la demande de leurs clients et 93% développent également leur propre collection de maquettes textiles.
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La vente d’une maquette textile
Les créatifs font part de difficultés à vendre leurs créations. 90% d’entre eux ressentent le besoin d’être accompagnés pour la commercialisation, une activité à part entière qui leurs demande beaucoup de temps et d’énergie. Résultat : beaucoup de dessins restent invendus. Chaque saison, ce sont 3 créations créées sur 4 qui ne sont pas vendues.
57% des dessins qui trouvent preneurs sont achetés directement en rendez-vous clientèle au sein des entreprises textiles. Les autres créations sont vendues sur les salons professionnels de design textile pour 25% d’entre elles et quelques unes se vendent aux bureaux de tendances, aux studios de design textile représentant plusieurs designers ou par des agents multi-cartes.
sondage réalisé par Textile Addict / mai 2020 / 39 designers textile indépendants ont répondu
Beaucoup de dessins invendus
Sur une saison de 6 mois, 74,6% des dessins créés ne sont pas vendus. C’est pourquoi ces dessins sont souvent reconduits la/les saisons suivante(s). Si certains designers retirent complètement leurs dessins non vendus de leur collection, 62% d’entre eux les conservent en collection pour une durée limitée : en moyenne pendant 7 saisons (soit 3,5 ans) et 38% les conservent de nombreuses années voire indéfiniment.
Lorsque les dessins non vendus sont retirés de collection, 43% sont archivés ou mis de côté pour peut-être plus tard, 40% sont recyclés, 17% sont carrément détruits. 10% des créations retirées sont utiliseés pour un autre usage (découpage, utilisation personnelle, alimentation des réseaux sociaux, etc) ou sont cédées à moindre coûts sur d’autres circuits (particuliers, associations, etc).
Le recyclage des invendus pour allonger la durée de vie d’une maquette textile
Parmi les invendus, 40% des dessins sont tout de même retravaillés pour être à nouveau mis en vente et ainsi prolonger la durée de vie de la maquette textile.
Le recyclage d’une maquette textile consiste principalement à faire un travail de recolorisation du dessin en accord avec les tendances coloristiques actuelles (pour 35% des dessins recyclés), à changer des éléments ou détails du dessin en modifant sa composition (pour 29% des dessins recyclés), à utiliser des éléments de plusieurs dessins pour composer un nouveau montage (pour 17% des dessins recyclés), ou enfin à modifier simplement l’échelle ou le rapport du dessin (pour 19% des dessins recyclés).
Si les designers usent le plus souvent de leur talent pour donner une seconde chance à leurs invendus, de nombreux dessins sont complètement supprimés. Les motifs d’abandon sont multiples : Les dessins ne plaisent plus au designer (le style est passé, l’esthétique ne lui convient plus), ils sont trop marqués par une tendance et deviennent obsolètes, ils ne sont pas du tout modifiables et réutilisables autrement, ou encore ils ne sont pas recyclés par manque de temps.
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