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Comme l’ensemble de l’économie, l’industrie du luxe (et donc le secteur textile) paie un très lourd tribut à la pandémie de la Covid-19 qui paralyse le monde depuis maintenant le début de l’année 2020. Un seul chiffre reflète cette déflagration : le marché mondial des produits de luxe a chuté de près de 25% depuis janvier, pour se stabiliser à 217 milliards d’euros, une somme jamais atteinte depuis 2009 ! Revenons donc sur ce constat et découvrons les perspectives pour 2021 malgré toutes les incertitudes qui subsistent encore…
Un constat inquiétant
On le disait, l’incertitude est encore grande quant à l’avenir du secteur, mais notons que les chiffres – fournis par le rapport (19ème du nom) de Bain & Company Partner et la fondation Altagamma, organisme qui regroupe les fabricants de produits de luxe italiens – sont à relativiser car si le deuxième trimestre (2020) est le plus dramatique jamais connu, le troisième et le quatrième trimestre semblent annoncer une lente remontée.
D’ailleurs, la Chine qui a été la première région du monde à être touchée par la pandémie, finira l’année sur une note plus positive avec une croissance du secteur du luxe de 45%. Cela augure-t-il une même évolution sur les autres continents ? La question reste posée…
D’autant plus que tous les marchés sont loin d’être identiques. Par exemple, l’Europe est beaucoup plus dépendante du tourisme en matière de consommation de produits de luxe. D’ailleurs, sur cette année 2020, en Europe, la part des achats locaux a grimpé à plus de 85% contre 60 à 70% avant la crise sanitaire.
On notera par ailleurs que si tous les produits de luxe ont connu une véritable récession, la vente de vêtements de luxe a particulièrement été impactée avec une baisse de plus de 30%, concurrencée par des marques moins haut de gamme, mais plus habituées à la vente par correspondance.
Néanmoins, sur le marché du luxe, les ventes en ligne sont loin d’être négligeables et en forte augmentation puisqu’elles représentent 49 milliards d’euros en 2020 contre 33 milliards d’euros en 2019. Du coup, l’étude prédit même que ce canal d’achats du luxe pourrait bien être majoritaire d’ici 2025…
Une embellie en 2021 ?
Bien difficile évidemment de prédire l’évolution du marché du luxe dans les semaines et les mois qui viennent. Une situation qui dépendra forcément énormément des avancées de la recherche en matière de vaccin et donc du moment où la planète reprendra une vie (quasi)normale !
Pour autant, les analystes semblent tabler sur une croissance comprise entre 10 et 20% l’année prochaine. Toujours selon l’étude, en 2021, le marché du luxe devrait récupérer 50% de la perte de profit de 2020, mais restera toujours en dessous du niveau de 2019. Pour retrouver l’étiage précédent, il faudra sans doute attendre la fin de 2022 et plus certainement le premier semestre de 2023 !
A toutes ces interrogations, rajoutons aussi que l’on ne connait pas encore les répercussions possibles sur le marché du luxe de la prise de conscience environnementale et sociétale engendrée par la crise de la covid-19. En effet, les jeunes générations, fer de lance de la croissance de ce secteur, pourraient se tourner vers des marques plus en adéquation avec leur volonté de changer de monde. Ce qui fait d’ailleurs dire à Federica Levato, autrice de l’étude, que « d’ici 2030, c’est une industrie qui sera radicalement transformée. Nous ne parlerons plus alors de l’industrie du luxe, mais du marché de l’excellence culturelle et créative ! ».
En d’autres termes, les marques gagnantes seront celles qui sauront réécrire les règles du jeu pour continuer à capter les plus jeunes. L’inquiétude du monde du luxe ? Que cette crise sanitaire ait aussi « vacciné » de nombreux consommateurs contre le luxe !
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