Il y a des jours avec et des jours sans… Ces jours où le moral est au beau fixe, il est facile de revêtir n’importe quelle tenue sans trop de conséquences dommageables sur notre journée. Les jours où le moral se trouve planqué au fond de nos chaussettes dès le réveil, tout se complique. Le réflexe naturel consiste à farfouiller dans son dressing pour égayer sa tenue de quelques touches colorées de-ci, de-là. Mais le mécanisme lié au langage de la couleur de nos vêtements s’avère plus complexe que le simple ajout de détails punchys pour retrouver le moral. S’affubler votre écharpe malabar ou de votre pull jaune jonquille est-il vraiment le remède miracle anti-déprime ? La chasse aux préjugés est ouverte avec en bonus, l’assurance d’orienter votre sélection vestimentaire avec pleine conscience…et sans faute de goût !
D’une part, notre apparence physique. On la soigne, la travaille grâce à une multitude d’artifices, dans l’unique but d’atteindre notre idéal de beauté. D’autre part, notre psychisme. Rebelle et indomptable face à la manière dont nous percevons notre propre allure, et surtout, comment les autres interprètent les signaux envoyés à travers elle. Entre les 2, l’existence d’une passerelle invisible, mais pourtant exposée au regard de tous : la couleur de nos vêtements.
Au-delà de remplir son rôle primaire (pallier à la nudité), le vêtement dessine ce lien discret entre notre monde intime et notre image publique. Les couleurs, contrairement aux préjugés, n’agissent pas directement comme antidote puissant pour lutter sans faille contre notre mélancolie. Elles induisent davantage des associations d’idées, des réactions programmées en raison de leur forte charge symbolique. Elles suscitent des émotions pour lesquelles nous sommes déjà conditionnés et impactent nos ressentis en faisant référence à notre propre éducation, culture, coutume ou croyance. Avec leur propre langage, elles déclenchent des leviers psychologiques qui libèrent à leur tour nos sentiments, eux-mêmes agissant en cascade sur nos émotions. Les couleurs de nos vêtements emprisonnent secrètement notre sensibilité : la relation couleur émotion puise ses fondements dans le fruit de l’histoire et le vécu de chacun.
Bien plus qu’une action directe et immédiate sur l’humeur, ce sont ces mécanismes émotionnels qui décuplent notre quotient affectif en fonction du passé, de notre éducation et des codes de la société dans laquelle nous évoluons. Emplies de sens, les couleurs transmettent un message codifié aux autres. Elles dévoilent certes un peu de notre personnalité, dénotent de notre état d’esprit au moment de s’habiller, mais sont également un indicateur social, un révélateur d’appartenance pour tout un chacun.
Pour autant, si la signification de certaines d’entre elles est très instaurée, d’autres peuvent s’avérer plus subjectives ou changeantes en fonction des différentes cultures. Dans notre pays, les couleurs chaudes induisent bonheur, réconfort et dynamisme tandis que les couleurs froides apaisent et produisent un effet calmant. Les tons monotones sont associés à la discrétion, à une personnalité aux traits de caractère effacés, préférant se fondre dans la masse plutôt que de se faire remarquer. A l’inverse, des teintes pétillantes renvoient l’image d’un caractère plus expressif et dynamique, la couleur attire le regard, on l’arbore fièrement pour se distinguer. Finalement, dis-moi quels sont les coloris de ton dressing, je te dirai qui tu es.
Le langage des couleurs ne se contente pas d’agir sur notre potentiel émotionnel mais influence également notre langage verbal. Si imagées, certaines expressions idiomatiques se basent sur leur symbolique pour représenter les sentiments ou les comportements de l’individu. On peut donc communément rire jaune, voir la vie en rose, se faire des cheveux blancs ou activer sa matière grise…
En espérant que votre problématique matinale se solutionne plus vite après la lecture de l’article, place aux confidences, quelle sera la couleur de vos vêtements aujourd’hui?
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